L’inflation augmente plus que prévu en 2025

20/02/2025

L’inflation progresse plus vite que les prévisions, selon les chiffres publiés par l’Insee pour le mois de janvier 2025 : +0,3 points de différence entre les prévisions et les résultats définitifs. Un écart assez rare pour impacter les prévisions de croissance pour 2025. Explications.

Inflation : +0,3 % de plus de prévu

Le verdict est tombé. L’inflation a bien progressé en France en janvier… plus que prévu. Selon l’Insee (Institut national de la Statistique), les prix à la consommation ont augmenté de 1,7 % sur un an, alors que les estimations prévoyaient une hausse à 1,4 %. Un tel écart est assez rare pour être souligné.

D’après l’Institut, cet écart est directement lié à « l’intégration des prix moyens observés en janvier pour les médecins, plus dynamiques que pour l’estimation provisoire, et à la prise en compte des changements de tarifs des crèches en janvier ». L’Insee a donc revu sa copie défavorablement. Ses prévisions sur un mois, pour 2025, sont désormais de +0,2 %, au lieu de -0,1 %.

Cependant, les prévisions pour le début de l’année 2025 ne sont pas toutes erronées. L’évolution de l’IPCH (indice des prix à la consommation harmonisé), qui permet de comparer l’inflation en France à celle des autres pays de la zone euro, s’est confirmée. La baisse de l’IPCH est donc de 0,2 % sur un mois. l’indice est en hausse de 1,8 % sur un an, comme en décembre 2024.

Impact sur la croissance

La progression de l’inflation sur un an s’explique par les fortes hausses de tarifs par rapport à décembre 2024. Plus précisément, les prix de l’énergie (énergies pétrolières, gaz, etc.) ont subi une hausse de 2,7 % (contre 1,2 %), les prix des services, quant à eux, ont augmenté de 25 % (contre 2,2 % en décembre), mais aussi +0,2 % pour les prix des produits manufacturés (vs. -0,4 %) ou encore 0,1 % pour l’alimentation.

Cette hausse inattendue, si elle persiste, pourrait impacter la croissance. Pour le moment, l’inflation française reste au-dessus de l’objectif fixé par la Banque centrale européenne (BCE), soit +2 %. Autrement dit, la stabilisation de l’inflation visée par la BCE n’est pas encore atteinte.

Toutefois, la progression de l’inflation n’est, pour le moment, pas une menace directe pour l’économie française. Elle pourrait, en revanche, devenir la goutte d’eau qui fait déborder le vase.

Révision des prévisions pour 2025

Déjà impactés par la consommation atone des Français et les difficultés des entrepreneurs, les moteurs de l’économie pourraient ralentir davantage dans les prochains mois. L’espoir de redonner confiance aux contribuables français a disparu aussi rapidement qu’il était arrivé, après le vote de la loi de finances pour 2025. Si les hausses d’impôt n’ont pas toutes fait leur chemin jusqu’à la version définitive du budget, les programmes d’investissement ont essuyé un important tour de vis (France 2030, le fonds vert, etc.). En supprimant ces coups de pouce à la croissance, le gouvernement sait qu’il ne booste pas le produit intérieur brut (PIB), abandonnant ainsi son dernier recours pour obtenir un sursaut de l’économie.

Ainsi, le gouvernement a révisé son estimation de croissance à la baisse : +0,9 % au lieu de +1,1 % en septembre dernier. La Banque de France a également revu sa copie. Cette révision de la croissance française survient après deux années de récession.

Ce contexte ne concerne pas seulement la France, mais l’économie de l’Union européenne. Bruxelles a opté pour des mesures de soutien à l’investissement et de simplification de l’administration pour encourager les entreprises. Ainsi, Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, soutient une politique plus « pro business », notamment dans le secteur industriel. L’action des institutions européennes suffira-t-elle à relancer la machine économique pour renverser la tendance ? Les prochains chiffres de l’Insee nous le diront.

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