UN PATRIMOINE.FRDans sa note de conjoncture, publiée jeudi 8 juin, la Banque de France a annoncé que le taux d’inflation pourrait avoir atteint son plus-haut. Une décélération de la hausse des prix est envisagée pour cet été, selon les prévisions. Le pic de l’inflation semble donc être atteint. Explications.
Le pic d’inflation est atteint
Une nouvelle étape est enfin franchie. Selon la Banque de France, le pic de l’inflation en France est atteint au deuxième trimestre 2023. Deux indices permettent ce constat. Les chefs d’entreprise du secteur des services indiquent au mois de mai que, pour la première fois, leurs prix ont cessé d’augmenter. Même constat pour les dirigeants dans l’industrie. Pour le deuxième mois consécutif, ils ont noté un repli des prix des matières premières et une stabilisation des prix des produits finis.
Bien qu’il s’agit d’une réelle évolution dans la bataille contre l’inflation, il faut encore patienter un peu pour que cela se répercute dans les prix de détail. D’ici la fin du trimestre, les consommateurs ne devraient donc pas voir de différence. Toutefois, 5 % des industriels affirment avoir déjà répercuté la baisse des coûts des matières premières sur leurs prix de vente.
Une timide baisse des prix s’engage
Dans le secteur de l’agroalimentaire, la baisse des prix ne concerne pas la majorité des acteurs. Pour autant, les hausses tarifaires ne sont pas légion. Avec un taux de marge de 48 % au premier trimestre, qui a fait couler beaucoup d’encre, les entreprises se montrent moins gourmandes. Ainsi, seules 13 % ont pratiqué une hausse des prix au mois de mai, contre 20 % le mois dernier.
Dans les services, aussi, la modération est de mise. Selon les chiffres publiés, 12 % des chefs d’entreprises ont relevé leurs prix en mai. Il s’agit du niveau le plus bas depuis fin 2021. Même pratique dans le bâtiment, secteur en crise. Pour les trois secteurs, « les perspectives pour juin suggèrent une nouvelle détente », a conclu la Banque de France.
Une embellie à l’été ?
L’Insee note aussi un fort ralentissement de l’inflation confirmant les conclusions de la Banque de France. Cette dernière avait déjà annoncé mi-mars une décélération de la hausse des prix à partir de l’été. Dans ses prévisions, elle estime que l’inflation terminera l’année autour de 3,8 % sur un an en données harmonisées au niveau européen (IPCH). Il ne s’agit là que d’estimations provisoires. L’institution monétaire devrait réactualiser ses chiffres dès le 19 juin et livrera également des nouvelles projections de croissance pour l’année.
Dans sa note du 8 juin, les prévisions de croissance de la Banque de France sont modestes : hausse de 0,1 % du PIB au deuxième trimestre 2023 boostée par une progression de l’activité des entreprises à partir du mois de juin. Un constat en demi-teinte, qui montre, toutefois, la résistance de l’économie française au moment où la zone euro rentre officiellement en récession.
Pour aller plus loin :
- Pour approfondir les perspectives de la Banque de France, lisez le discours du 26 mai de Denis Beau, premier gouverneur
- S’informer en matière d’Inflation
- Retrouver l’article d’origine sur Les Echos