La hausse des salaires en bonne voie de rattraper celle des prix

06/08/2023

Les revalorisations salariales envisagées pour 2023 devraient être proches de 4,95 %, selon l’enquête sur les négociations annuelles obligatoires réalisée par le cabinet Mercer. Un chiffre plus élevé que 2022 qui réduit l’écart entre les salaires et les prix.

Hausse des salaires envisagée : +4,95 %

Bonne nouvelle, les salariés vont (enfin) pouvoir « mettre un peu de beurre dans les épinards ». Les chiffres des revalorisations salariales pour 2023, révélés par le cabinet de conseil en ressources humaines Mercer, suite à son enquête sur les négociations annuelles obligatoires (NAO), sont en hausse. Le niveau médian devrait s’établir à 4,95 %, contre 2,8 % l’année passée. De quoi désamorcer les débats autour de la question du pouvoir d’achat, fortement grignoté par l’inflation.

En 2022, la hausse des salaires enregistrée était bien inférieure à l’inflation. Conséquence, les entreprises ont été soumises à la pression des salariés réclamant un rattrapage. C’est chose faite. La revalorisation envisagée cette année est quasiment égale aux prévisions d’inflation annoncée par le gouvernement, 4,9 % en moyenne.

Revalorisations salariales : budget en hausse et mesures inégales

Concrètement, ce chiffre de 4,95 % n’est pas à prendre au pied de la lettre. Certains salariés verront leur salaire progresser davantage que cette estimation, d’autres moins. L’Observatoire LHH estime que le taux d’augmentation des salaires sera de 4,7 % cette année. Il faut, toutefois, admettre que, face à l’inflation, les entreprises ont déjà desserré les cordons de la bourse. Lors de son enquête, le cabinet Mercer a observé que l’enveloppe consacrée aux NAO a « beaucoup augmenté » depuis novembre 2022. Sur 142 sociétés sondées, toutes ont approuvé un budget en progression. Pour répondre aux attentes fortes en matière de pouvoir d’achat, ce sont les revalorisations générales qui sont privilégiées. Mercer a estimé que le budget dédié est en hausse de 3 %, contre 1,1 % en 2022.

Du fait de l’indexation du SMIC sur l’inflation, les bas salaires subissent une revalorisation automatique élevée. D’un secteur à l’autre, d’un statut à l’autre, d’une entreprise à l’autre, les mesures retenues seront variables. « Les non-cadres devraient être un peu mieux traités, avec une enveloppe salariale en hausse de 5 %, contre 4,5 % pour les cadres », ajoute Cyrille Bellanger, directeur du conseil en rémunération de Mercer France. La revalorisation envisagée sera a minima de 2,8 %. Le plafond, quant à lui, est fixé à 8 %.

Pour palier ces inégalités et contenter les cadres supérieurs et les dirigeants souvent exclus des mesures générales, certaines entreprises envisagent des mesures individuelles plus sélectives « destinées à récompenser les salariés jugés les plus performants ».

Prime de partage de la valeur et clause de revoyure

Près de la moitié des entreprises interrogées souhaitent aller plus loin que les revalorisations salariales pérennes. Elles sont 49 % à envisager le versement d’une prime de partage de la valeur aux salariés en 2023. Le montant médian envisagé de cette prime est de 800 €. Pour combattre l’inflation, la majorité des entreprises (66 %) ont également misé sur d’autres « avantages » complémentaires comme la couverture des frais de transport ou une contribution améliorée aux tickets-restaurant.

Si cette revalorisation est positive pour les salariés, le niveau de hausse des prix pour 2023 reste encore incertain. Pour protéger le pouvoir d’achat des salariés et sous la pression des syndicats, une entreprise sur cinq a inclus dans ses accords une clause de revoyure. Cette clause permet de revoir la revalorisation afin qu’elle reste en phase avec l’évolution des prix. Ainsi, le cabinet Mercer estime que les budgets, destinés à la hausse des salaires, connaîtront eux-mêmes l’an prochain une revalorisation au moins égale à celle observée cette année.

Pour aller plus loin :