Prix immobilier : le calme avant la tempête ?

30/07/2022

Prix-'immobilier-calme-avant-tempête
Prix de l’immobilier : le calme avant la tempête ?

Après avoir affiché des niveaux historiquement bas depuis plusieurs années, les taux d’intérêt repartent à la hausse depuis quelques mois. Malgré tout, cela ne semble pas avoir encore impacté les prix de l’immobilier. Au mois de juillet, ces derniers sont restés relativement stables. Certains ont même continué de progresser dans les plus grandes villes françaises. Mais, cela pourrait être le calme avant la tempête. C’est en effet ce qui se dégage des derniers indices des prix immobiliers (IPI), publiés lundi 1er août, par « Meilleurs Agents – Les Échos ».

Au niveau national, les prix de l’immobilier ont progressé de 2 % en moyenne au cours des sept premiers mois de 2022. En ne regardant que le mois de juillet, cette hausse n’est que de 0,3 %. En revanche, dans les villes rurales, la progression est plus forte. Plus de 5,1 % depuis le début de l’année et plus 0,5 % sur le seul mois de juillet.

D’importantes disparités selon les métropoles

Les prix de l’immobilier dans les 10 plus grandes villes françaises suivent la moyenne nationale. Plus 2 % depuis le 1er janvier. Mais, en y regardant plus en détails, on notera d’importantes disparités entre les principales métropoles.

Ainsi, le prix moyen du mètre carré à Marseille a bondi de 7 % en un an et de 1 % au mois de juillet. Selon Thomas Lefebvre, le directeur scientifique de Meilleurs Agents, « Marseille rattrape son retard grâce à un pouvoir d’achat immobilier qui reste favorable ». Effectivement, la citée Phocéenne est la deuxième plus grande ville de France. Comparé à Lyon, qui se place en troisième position, le prix du mètre carré marseillais est 40 % moins cher. Par ailleurs, comme l’a relevé Thomas Lefebvre, les biens trouvent acquéreur de plus en plus rapidement. « On vend en 60 jours aujourd’hui à Marseille. Il y a deux à trois ans, le délai était plutôt de trois mois ». Signe du dynamisme du marché immobilier phocéen.

Certaines grandes villes échappent cependant à cette augmentation générale. Comme Paris, où les prix de l’immobilier ont reculé de 0,5 % depuis le mois de janvier. Un phénomène qui s’explique en partie par la crise sanitaire. De nombreux parisiens ont, en effet, quitté la capitale pour partir s’installer en province. De même, plusieurs investisseurs étrangers ont décidé de suspendre, temporairement ou non, leurs projets immobiliers.

Toutefois, selon le directeur scientifique de Meilleurs Agents, « la pierre parisienne continue à avoir des atouts forts ». À l’instar du manque de foncier disponible pour des constructions neuves ou de la présence d’investisseurs locatifs. Pour preuve, le marché parisien des petites surfaces se redresserait, avec des prix qui ont augmenté de 0,5 % depuis deux mois. Contrairement aux logements de plusieurs pièces qui ont vu leur prix du mètre carré diminuer de 0,9 %.

Des répercussions attendues à la rentrée

Mais, Paris et Marseille, comme le reste de la France, attendent la rentrée de septembre pour voir comment les choses vont évoluer et quelles seront les répercussions du contexte économique. Car, en effet, les ventes réalisées en juillet correspondent à des transactions qui ont été négociées en mai ou juin. Or, « la norme est désormais d’emprunter à 1,85 % sur vingt ans, contre 1 % en janvier, cela sous-tend en creux que les acheteurs ont perdu 8,5 % de pouvoir d’achat en sept mois » a expliqué Thomas Lefebvre aux Échos.

Toutefois, cette perte de pouvoir d’achat ne devrait pas entraîner une chute brutale des prix de l’immobilier en France. Plutôt un blocage temporaire. Les acheteurs pourraient vouloir attendre de voir comment les prix vont évoluer. Quant aux propriétaires, ils pourraient se demander si c’est le bon moment pour vendre.

Les villes où les prix de l’immobilier sont déjà élevés par rapport au pouvoir d’achat de leurs habitants, devraient être les premières concernées. Nantes et Lyon semblent d’ailleurs atteindre un plateau après avoir un connu un fort engouement entre 2017 et 2021.

La France encore épargnée

Si la France semble encore épargnée, le marché de l’immobilier a commencé à se durcir plus fortement dans d’autres pays européen. C’est notamment le cas en Belgique et en Allemagne. C’est ce que révèle une étude, publiée le 26 juillet dernier, par le groupe Aviv, qui détient les plateformes françaises Se Loger et Meilleurs Agents.

Cette étude prend pour exemple, un couple payé au salaire médian et qui emprunte sur 20 ans. Entre janvier et juillet 2022, il aurait perdu 13 mètres carrés de pouvoir d’achat en Allemagne et 14 mètres carrés en Belgique. Cette perte ne serait que de 5 mètres carrés en France.

Une perte de pouvoir d’achat immobilier qui s’ajoute à des conditions plus strictes des conditions d’emprunt. Les Belges se voient actuellement proposer un taux de 2,80 % sur vingt ans, contre 1,4 % au début de l’année. En Allemagne, ce taux est passé de 1,5 % en janvier à 3,7 % en juillet.

Pour aller plus loin :