Immobilier : les prix en baisse au 2e trimestre

08/07/2024

Au second trimestre, les spécialistes de l’immobilier ont enregistré une baisse des prix de l’immobilier. Suite à la timide baisse des taux d’intérêt et la dissolution de l’Assemblée nationale, les Français restent prudents et adoptent un comportement « attentiste » face à leur projet immobilier.

Immobilier : recul net des prix de 8 % en un an

Bonne nouvelle pour les futurs acheteurs : les prix de l’immobilier évoluent (enfin) à la baisse. Bien que les estimations varient d’un expert à l’autre, la tendance baissière se confirme. Selon l’agence Foncia, les prix de l’immobilier au mètre carré ont perdu 8 % en un an. Orpi, de son coté, enregistre une baisse de 7 % pour l’ensemble des six premiers mois de 2024. L’expert immobilier Laforêt calcule quant à lui une chute de 4 % environ sur la même période.

Les trois réseaux notent que cette évolution permet d’enrayer lentement la chute des transactions immobilières. Car la baisse des prix s’observe partout, même sur le marché des villas de luxe. Le 27 juin, le réseau d’agences immobilières de prestige Barnes a publié son baromètre. Le constat est identique : -6 % à Aix-en-Provence, -5 % à Lille, -7 % à Toulouse et jusqu’à -10 % à Nantes. « Après une période d’euphorie post-Covid, l’heure est désormais à un rééquilibrage du marché côté prix. », note le réseaux d’agences de luxe.

« Tous les professionnels de l’immobilier ont tenu le même discours, en disant qu’il fallait faire un geste parce que les gens ne pouvaient plus suivre », affirme aussi le président d’Orpi, Guillaume Martinaud. La décision de la Banque centrale européenne (BCE) d’assouplir les mesures restrictives de la politique monétaire a permis de donner un peu d’air au marché du crédit immobilier. La décrue des taux d’intérêt laisse entrevoir une reprise des transactions immobilières. Orpi a noté que la baisse des prix s’accompagne d’une hausse des demandes d’estimations immobilières.

Le rêve de propriété revu et modifié

Si les professionnels de l’immobilier espèrent un rapide rééquilibrage du marché, les Français ont conscience que la période d’euphorie post-Covid est loin derrière. Certains acheteurs revoient leurs critères d’achat, mais n’abandonnent pas leur rêve de propriété. Selon une étude menée par Orpi entre le 12 juin et le 1er juillet, 52,8 % des répondants ont dû reporter ou ajuster leur projet en raison des prix élevés (34 %), de l’absence de biens correspondant à leurs critères (20 %), ou de l’instabilité du marché (19 %).

La baisse des prix est plus rapide sur le marché des maisons que sur celui des appartements (-6,8 % contre -1,7 %). « On voit bien que les Français, même s’ils rêvent toujours de maison individuelle, qui est leur idéal, ils savent que la maison, c’est un investissement financier plus important » en matière de chauffage, d’extérieur ou de carburant, explique le président de Laforêt, Yann Jéhanno.

L’ attentisme des acheteurs suite aux élections législatives

Les derniers événements politiques confortent les acquéreurs dans leur position attentiste. La dissolution de l’Assemblée nationale et les résultats des élections législatives ont renforcé l’incertitude des futurs acquéreurs face à l’instabilité du marché. « Vous allez avoir un temps d’arrêt tant qu’on ne sait pas quel programme politique sera appliqué et par qui », analyse Yann Jéhanno pour le média BFM TV.

Le président du réseau Laforêt identifie deux types de comportements face à l’incertitude actuelle : les acheteurs qui ont déjà un projet avancé et veulent accélérer la transaction pour profiter des taux d’intérêt négociés et ceux qui décident de tout mettre en pause en attendant de voir les conséquences des résultats des élections sur l’économie.

Pour aller plus loin :