C’est officiel ! Le taux du Livret A passera bien à 2 % le 1er août. Soit son plus haut niveau depuis 2012. Le ministre de l’Économie et des Finances, Bruno Le Maire l’a confirmé au Parisien, le 14 juillet dernier. Cette décision fait suite aux recommandations du gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau. Ce dernier avait proposé de doubler la rémunération du Livret A afin de compenser la flambée de l’inflation observée ces derniers mois en France. Celle-ci a atteint 5,8 % en juin sur un an. Le rendement de ce produit d’épargne réglementé avait déjà été doublé le 1er février dernier. Il était passé de 0,5 % à 1 %.
« Aucun autre produit n’offre autant de sécurité »
Avec plus de 55 millions de Livret A, il s’agit du produit d’épargne le plus détenu en France. Pour rappel, le taux du Livret A est recalculé automatiquement deux fois par an. Ce calcul prend en compte d’une part, la moyenne des taux interbancaires, c’est-à-dire les taux utilisés par les banques pour s’échanger de l’argent, et le taux d’inflation des six derniers mois.
En juin, ce dernier a atteint 5,8 %. Le gouverneur de la Banque de France avait donc transmis au ministre de l’Économie, comme il est d’usage chaque semestre, sa proposition de porter le taux du Livret A à 2 %. Libre à Bruno Le Maire de l’entériner ou pas. Mais dans le contexte actuel, le locataire de Bercy a fait le choix de suivre les recommandations de la Banque de France.
« Dans la situation actuelle, aucun autre produit n’offre autant de sécurité. Le placement est garanti et les intérêts sont défiscalisés. Vous pouvez débloquer votre argent quand vous le souhaitez et le rendement est garanti » a expliqué le ministre de l’Économie et des Finances.
Toujours inférieur à l’inflation
Si cette augmentation du taux du Livret A semble une bonne nouvelle pour les épargnants français, elle reste à relativiser. Effectivement, même doublé, le taux du Livret reste inférieur à l’inflation. Il ne permettra donc pas de compenser la hausse des prix.
Par ailleurs, cette revalorisation du Livret A va entraîner celle du taux du Livret de développement durable et solidaire (LDDS). Il va lui aussi passer de 1 % à 2 %. Selon les derniers chiffres de la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC), tous deux totalisent plus de 485 milliards d’euros d’encours. Or, revaloriser le rendement de ces produits d’épargne pourrait avoir des conséquences sur le logement social.
En effet, le Livret A sert à financer en grande partie le logement social. Tandis que le LDDS est dédié à l’économie sociale et solidaire, ainsi qu’aux économies d’énergie dans les logements. En pratique, les prêts contractés par les bailleurs sociaux sont généralement à taux variables. Cela signifie que les intérêts qu’ils doivent rembourser varient en fonction du taux de ces livrets. Ainsi, comme l’a expliqué Bruno Le Maire au Parisien ; « ce que nous gagnons d’un côté en termes de rémunération, nous le perdons en termes de constructions de logements sociaux et de protection des plus fragiles ».
LEP : le placement le plus efficace
Le taux du livret d’épargne populaire (LEP) va lui aussi être revalorisé le 1er août, sur les recommandations du gouverneur de la Banque de France. Il va ainsi passer de 2,2 % à 4,6 %. Comme l’a mis en avant Bruno Le Maire, le LEP va de ce fait devenir « le placement le plus efficace pour protéger contre l’inflation ». Ce qu’a confirmé Philippe Crevel, le directeur du Cercle de l’Épargne. « Le LEP sera ainsi de loin le placement de court terme le mieux rémunéré permettant de compenser l’inflation ».
Le livret d’épargne populaire fonctionne, en tous points, comme le Livret A. Sauf qu’il est réservé aux personnes ayant des revenus inférieurs à 20 297 euros. Cependant, selon la Banque de France, sur les 18,6 millions de Français qui y sont éligibles, seuls 37 % en détiennent un. C’est pourquoi, elle a tenu à renouveler « son soutien à cet instrument qui permet de protéger le pouvoir d’achat de l’épargne populaire ».
Pour aller plus loin :
- Comprendre comment est fixé le taux du Livret A
- S’informer en matière de biens personnels
- Retrouver l’article d’origine sur Les Échos Investir