Une étude menée par le groupe Allianz montre que près de 26 % des Français n’ont pas l’éducation financière suffisante pour faire des choix éclairés. Une lacune qui impacte les rendements des investissements des ménages et qui touche majoritairement les femmes et les jeunes générations. Explications.
Le manque d’éducation financière : un constat généralisé
L’assureur Allianz a publié en juillet dernier une étude sur le niveau d’éducation financière des citoyens de sept pays. Les résultats sont sans appel : le niveau d’éducation financière est globalement faible. Selon l’étude, seuls 10 à 18 % de tous les répondants ont un haut niveau d’éducation financière, tous pays confondus. À l’inverse, la proportion de répondants avec un faible niveau d’éducation financière était significativement plus importante : de 20 à 32 %. L’enquête était composée de 9 questions relatives à des thématiques financières telles que l’inflation, le taux d’intérêt et les risques et rendements associés aux placements.
Les Français ne dérogent pas à la règle. 26 % d’entre eux déclarent ne pas avoir les connaissances nécessaires pour prendre des décisions financières éclairées. Seuls 10 % des répondants français estiment avoir un niveau élevé d’éducation financière. Selon les résultats publiés, l’Italie enregistre la plus grande proportion de personnes ayant un niveau élevé de culture financière (18 % des répondants italiens), tandis que les États-Unis et la France sont en bas du classement, avec seulement 10 % de répondants ayant un niveau élevé de culture financière.
Culture financière : le fossé entre les hommes et les femmes persiste
Au sein de la population d’un même pays, les résultats de l’étude soulignent aussi un écart important relatif au genre des répondants. Les femmes ont globalement moins de bonnes réponses que les hommes au test. 30 % des femmes ont un faible niveau de culture financière contre seulement 21 % des hommes participant à l’étude. La proportion de femmes ayant obtenu 7 à 9 réponses correctes au test et identifiées comme possédant une grande culture financière est plus faible : 11 % (contre 19 % pour les hommes). À noter que cette tendance diminue par rapport à la précédente étude menée par Allianz en 2020 (16 points d’écart).
L’étude a mis en lumière un pays pour lequel cette tendance était inversée : l’Allemagne. Parmi les explications avancées par Allianz, il y aurait en Allemagne, comparativement aux autres pays étudiés, une plus grande proportion de femmes qui seraient en charge du budget du foyer. Ce rôle les inciterait à se renseigner davantage et à acquérir des connaissances en matière de finance. Les rapporteurs de l’étude préconisent, pour gommer ces différences de genre, d’agir sur la confiance des femmes et leur apporter les éléments nécessaires pour être autonome en matière d’épargne et d’investissement.
Outre les femmes, l’étude a révélé que les jeunes possédaient également une faible éducation financière. Une donnée qui pourrait paraître étonnante avec le développement d’Internet et des réseaux sociaux facilitant l’accès à l’information. Les générations Z et Y possèdent moins de compétences que les baby-boomers. La part de personnes très compétentes en matière financière s’élève à 6 %, 11 % et 21 %, respectivement. Conclusion, le niveau d’éducation financière augmenterait avec l’âge.
Le manque d’éducation financière impacte les revenus
L’étude va encore plus loin en analysant l’impact de ce manque de culture financière. « Dans le contexte actuel d’une forte inflation, celle-ci s’additionne au faible niveau de culture financière et agit comme une double peine pour les épargnants », analyse Allianz. En effet, le manque de connaissances en épargne et placements conditionne les décisions financières prises. Par conséquent, cela se traduit par des différences en matière de revenus. « De manière générale, l’écart de rendement annuel moyen entre une personne dotée d’un faible niveau de culture financière et une personne dotée d’un niveau moyen de culture financière est particulièrement élevé : 1,2 % en France.»
L’étude a converti cet écart en euros. Le manque à gagner « coûterait environ 2390 euros par an à une personne ayant un faible niveau de culture financière, par rapport à une personne dotée d’un niveau moyen de connaissances en la matière.» De plus, un épargnant français bénéficiant d’une instruction financière élevée peut, selon l’étude, espérer générer 2 730 euros de plus par an qu’une personne dénuée de culture financière, soit l’équivalent du salaire mensuel moyen en France. Sur 30 ans, cela représenterait pas moins de 243 959 euros. « Un trop faible niveau de culture financière peut avoir de lourdes conséquences. Toutefois, rien n’est irréversible : en acquérant des fondamentaux, chacun peut développer un niveau de connaissances suffisant pour optimiser sa gestion financière », rassure Ludovic Subran, économiste en chef du groupe Allianz.
Pour aller plus loin :
- Retrouver l’étude réalisée par Allianz
- S’informer en matière d’Epargne
- Retrouver l’article d’origine sur bfmtv.com