La FED persiste dans sa politique de lutte contre l’inflation

26/09/2022

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La FED persiste dans sa politique de lutte contre l’inflation

La FED est plus que jamais déterminée à tout mettre en œuvre pour ramener l’inflation à 2 %. C’est ce qu’a réaffirmé son président, Jerome Powell, le 21 septembre, lors du comité de politique monétaire de la réserve fédérale américaine. Fin août, il avait déjà expliqué, à la conférence des banquiers centraux de Jackson Hole, que la Fed continuerait à resserrer sa politique monétaire. Jusqu’à ce que « le job soit fait ». Et cela, « quoiqu’il en coûte ». Des annonces peu encourageantes qui avaient fait plonger les marchés action et remonter les taux longs. Et, alors que l’inflation continue de flamber et qu’elle risque de rester élevée plus longtemps que prévu, Jerome Powell a encore durci sa politique de lutte contre l’inflation.

« La probabilité d’un ‘soft landing’ est faible »

Le président de la réserve fédérale américaine a ainsi commencé son discours en affirmant que son « message n’avait pas changé ». Il compte bien poursuivre le durcissement de sa politique monétaire, même si cela risque de ralentir la croissance. Et pour ce faire, il a encore relevé la fourchette cible des fed funds de 0,75 point de pourcentage, à 3,00/3,25 %. Et pour affirmer sa détermination, il n’a pas hésité à faire référence à Paul Volcker et Mario Draghi.

Jerome Powell est parfaitement conscient du coût économique du resserrement de sa politique monétaire. « Plus les taux seront restrictifs et plus longtemps ils seront restrictifs, plus la probabilité d’un ‘soft landing’ est faible » a-t-il expliqué. Et cela se ressent déjà dans les prévisions de croissance. Ces dernières ne sont plus que de +0,2 % pour 2022 et +1,2 % pour 2023. Évoquant une « période durable de croissance sous le potentiel » ; il a suggéré « une correction sur le marché immobilier pour retrouver une évolution des prix normale ».

En parallèle, Jerome Powell ne s’attend qu’à une détérioration mesurée du marché du travail. Les prévisions du taux de chômage, pour les années à venir, n’ont d’ailleurs été relevées qu’un peu au-dessus de 4 %. La Fed parierait sur le fait que les entreprises ont eu du mal à recruter ces derniers mois. Et qu’elles préfèreront donc réduire le nombre de postes ouverts, plutôt que de licencier massivement.

La FED prête à assumer les conséquences de sa politique monétaire

Concernant l’évolution de la politique des taux, les membres du FOMC (The Federal Open Market Committee) auraient revu leurs projections à la hausse. La moitié d’entre eux prévoit une hausse des taux directeurs d’un point de pourcentage pour 2022. Quant à l’autre moitié, elle anticipe 1,25 point de hausse des taux directeurs. Ce qui ferait grimper la fourchette de fed funds à 4,25/4,50 %. Enfin, une autre petite hausse des taux directeurs pourrait encore avoir lieu début 2023.

Selon les membres du FOMC, les taux directeurs devraient ensuite commencer à baisser d’environ un point en 2024. Puis, encore un point en 2025. Mais ces projections ne seraient pas vraiment fiables. Jerome Powell a d’ailleurs réaffirmé qu’il était prématuré d’envisager une baisse ou une pause des taux directeurs, sans éléments concrets démontrant une convergence de l’inflation à 2 %.

Ce nouveau discours de Jerome Powell, n’apporte donc pas vraiment de nouveaux éléments par rapport au discours de Jackson Hole. La politique monétaire de la FED n’est pas prête de changer. Et comme l’a réaffirmé son président, elle est déterminée à poursuivre dans cette direction et a en assumer toutes les conséquences.

Pour aller plus loin :

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