Inflation : la BCE maintient les taux

04/04/2024

Le ralentissement de l’inflation se confirme. En mars, les prix ont grimpé de 2,4 % dans la zone euro. Soit -0,2 % par rapport au mois précédent. L’objectif de 2 % fixé par la Banque centrale européenne se rapproche poussant les experts à envisager une baisse des taux d’intérêt dans les prochains mois.

L’inflation enregistrée à 2,4 % en mars

Objectif en vue. L’inflation de la zone euro se rapproche de l’objectif fixé à 2 % par la Banque centrale européenne (BCE). En mars dernier, elle atteignait 2,4 %, soit 0,2 point de moins qu’au mois de février. Eurostat a annoncé que les prix de l’énergie se replient de moins en moins vite. De la même manière, les prix de l’alimentation et ceux des biens industriels ralentissent également. Toutefois, les prix des services continuent de progresser (+4 %).

Cette évolution s’observe dans divers pays européens. En Allemagne, la hausse des prix à la consommation ralentit (+2,3 % sur un an au mois de mars). Ainsi, les économistes sont optimistes et anticipent une hausse de l’inflation à 2 % au mois d’avril. La France devrait suivre le mouvement. L’objectif de la BCE pourrait donc être atteint avant l’été.

Comment va réagir la BCE si l’inflation atteint 2 % ? C’est la question que se posent les experts. Va-t-elle enfin baisser les taux d’intérêt afin de relancer l’économie et, par la même occasion, le marché de l’immobilier ? Toutefois, les prix des services qui se maintiennent à un niveau élevé pourraient être un frein pour les membres de la BCE.

La BCE inflexible

Malgré cette amélioration, la BCE, lors de sa réunion mensuelle, a décidé de maintenir ses taux directeurs. Ainsi, le taux de dépôt reste à 4 % tandis que le taux de refinancement et le taux de facilité de prêt marginal se situent entre 4,50 % et 4,75 %. Christine Lagarde, la présidente de la BCE, a affirmé « que les taux directeurs de la BCE se situent à des niveaux qui contribuent de manière substantielle au processus de désinflation en cours », avant de rappeler que « l’économie demeure fragile ».

Une position qu vient rappeler que la bataille de l’inflation est encore loin d’être gagnée, malgré l’amélioration. De ce fait, la BCE ne prend pas de risque. La présidente a cependant confirmé que « si l’évaluation actualisée par le Conseil des gouverneurs (…) devait renforcer encore sa confiance dans la convergence durable de l’inflation vers l’objectif, il serait approprié de réduire le niveau actuel de restriction de la politique monétaire. ». Pour elle, la prochaine échéance est fixée pour le mois de juin.

Les yeux rivés sur la Fed

Si, sur le Vieux Continent, les pronostics tablent sur une première baisse au mois de juin, les États-Unis pourraient agir plus tard sur leurs taux. L’inflation américaine s’établit à 3,2 % en février. Lors de la dernière réunion du comité de la Fed (FOMC), les membres ont estimé trois baisses des taux de 0,25 point de pourcentage en 2024.

Le FOMC a même dégradé leurs perspectives de baisse pour 2025 avec trois baisses supplémentaires, au lieu de quatre. Selon ses membres, il ne faut pas « s’attendre à ce qu’il soit approprié de baisser la cible des taux avant d’être davantage confiant dans la trajectoire durable de l’inflation vers l’objectif de 2 % ». Finalement, même son de cloche des deux côtés de l’Atlantique : attendre l’été.

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