Taux d’intérêt toujours plus élevés et perte de valeur de la pierre, devenir propriétaire de sa résidence principale n’est plus forcément aussi intéressant qu’avant. Selon une étude récente, il serait, en 2024, plus avantageux de louer son logement que de l’acheter dans certaines grandes villes. Explications.
L’impact de la baisse des prix de l’immobilier
Est-il plus intéressant de devenir propriétaire que de rester locataire ? C’est la question que pose la société de conseil et services en immobilier d’origine suisse, Wüest Partner, à travers son étude « Acheter ou louer en 2024 ? ». La réponse est loin d’être aussi évidente qu’il n’y paraît. Que vous ayez les moyens financiers d’acquérir votre résidence principale ou pas, là n’est pas la question. La véritable question est la suivante : acheter son logement coûte-t-il plus cher que de le louer ?
L’étude examine à la loupe le loyer économisé, le coût de financement d’un achat et autres charges liées à la propriété dans différentes villes de France. En comparant les coûts liés à la propriété et ceux liés à la location, la location serait, selon l’étude, le plus avantageux dans les dix plus grandes villes de France.
Selon les résultats de l’étude, à Paris, un propriétaire d’un appartement de 65m² débourserait 7 843 euros de plus qu’un locataire pour se loger. À Bordeaux, être propriétaire de sa résidence principale coûterait 5 73 euros de plus que la location. Dans trois métropoles seulement, être propriétaire coûterait à peine plus qu’être locataire. Ainsi, l’étude enregistre un écart moindre à Lille, Strasbourg et Marseille, respectivement 1 926 euros, 2 341 euros et 2 390 euros.
L’horizon d’investissement comme critère
« Car outre le loyer économisé, les coûts de financement et autres charges liées à la propriété, il faudrait aussi savoir comment évoluent les prix de l’immobilier au cours des prochaines années », rappelle le cabinet indépendant à l’origine de l’étude. D’après les calculs de Wüest Partner, l’achat dans une grande ville française deviendrait rentable si la valeur du logement augmente d’au moins 0,5 % à 1,5 % par an, sur un horizon d’investissement de 20 ans.
Ce constat vient donc nuancer les comparaisons réalisées à l’instant T. Le cabinet rappelle, à juste titre, que certaines villes, comme Paris, Marseille et Lyon, ont effectivement enregistré une croissance moyenne des prix supérieure à 5 % au cours des 25 dernières années. En fonction de la cherté de la pierre dans les villes, mais aussi du montant de la taxe foncière, l’augmentation nécessaire des prix pour que l’achat soit rentable varie. À Bordeaux, la croissance annuelle des prix devrait être de 1,6 % par an pour que la propriété soit plus attractive que la location. À Marseille, il suffirait selon l’étude d’une hausse de 0,6 % par an.
La localisation, une donnée de taille
L’étude ne s’arrête pas aux dix plus grandes villes de France. Elle applique sa méthodologie sur d’autres territoires de l’Hexagone. Et les conclusions sont bien différentes. Dans 80 % des communes (hors dix grandes villes), l’achat serait plus avantageux que la location. Les coûts annuels relatifs à l’acquisition d’un bien immobilier sont inférieurs à ceux d’une location. Et ce, malgré des taux d’intérêts élevés.
Les résultats de l’étude menée par le cabinet Wüest Partner sont donc à replacer dans un contexte. En effet, dans certaines villes, la tension sur le marché locatif vient nuancer ces données, notamment à Paris. « La demande est massive et l’offre limitée, une situation exacerbée par l’effet des Jeux Olympiques. De nombreux propriétaires préfèrent louer leurs appartements meublés pour une courte durée à des prix exorbitants pendant les JO plutôt que de les proposer sur le marché locatif traditionnel », rappelle Wüest Partner.
De plus, rien n’est immuable. La flambée des loyers et la légère mais certaine baisse des prix de l’immobilier pourrait venir contredire les résultats de l’étude au cours des prochains mois.
Pour aller plus loin :
- Retrouver l’étude du cabinet Wüest Partner
- S’informer en matière d’Immobilier
- Retrouver l’article d’origine sur les Echos