Malgré un contexte difficile, les vendeurs de biens immobiliers maintiennent leurs prix. Dans certaines régions, la tendance est même à la hausse. Or, pour de nombreux professionnels, une révision des prix à la baisse est indispensable pour relancer le marché.
Des prix qui ne baissent pas assez vite
Les prix de l’immobilier résidentiel ancien ont baissé au premier semestre 2023 selon le réseau Century 21. Au niveau national, le groupe d’agences enregistre une baisse de 1,7% sur un an pour les appartements et de 0,9% pour les maisons. Un constat encourageant qui ne satisfait pas le président, Charles Marinakis. Selon lui, la tendance est à la baisse, mais « pas de manière significative » et « pas partout ». C’est là, le cœur du problème du marché de l’immobilier.
Les propriétaires vendeurs refusent encore de baisser leurs prix tandis que les acheteurs continuent de revoir leurs critères à la baisse face à la hausse des taux d’intérêt des crédits immobiliers. Chaque camp se renvoie la balle mettant à l’arrêt les transactions. Conséquence, le volume des transactions chute. « Là où les prix baissent, la baisse n’est pas suffisamment significative pour resolvabiliser une partie des acquéreurs », explique Charles Marinakis. Pour lui, la seule façon de débloquer le marché est une baisse de 12% des prix d’ici la fin de l’année. Un scénario peu probable au vu des estimations envisagées. Century 21 prévoit une baisse de 5 à 7% des prix d’ici la fin de l’année. La Fédération nationale de l’immobilier (Fnaim) table sur 5%.
Une tendance hétérogène qui empêche la relance
L’équation reste toutefois plus complexe, car l’évolution de l’immobilier n’est pas homogène sur le territoire. Certaines régions ont effectivement enregistré une baisse des prix, comme en Bourgogne-Franche-Comté, en région parisienne, en Auvergne-Rhône-Alpes et en Centre-Val de Loire. D’autres, en revanche, vont à contre-courant avec des prix en hausse.
Dans les Hauts-de-France, les prix des maisons ont augmenté de 1,1% sur un an et de 2,7% pour les appartements. La Bretagne fait aussi figure d’exception dans le paysage immobilier. Les prix sont en hausse de 7,2% tandis que les appartements ont connu une hausse de 5,6%. Toutefois, quelle que soit l’évolution des prix, toutes les régions enregistrent une baisse significative du volume des transactions.
Un marché de pénurie
« Le marché du logement reste un marché de pénurie. Il n’y a pas suffisamment de biens à vendre. Il faut aussi faire de la pédagogie auprès des acheteurs », explique Yann Jéhanno, le président de Laforêt Immobilier. Selon lui, il ne s’agit pas seulement d’une question de prix, mais aussi de critères. Aux acheteurs de « revoir leurs prétentions : changer de quartier, réviser leurs attentes sur les caractéristiques intrinsèques du logement, sur les travaux à réaliser, etc.»
Pourtant, les chiffres indiquent que les acquéreurs ont déjà fait des concessions sur la surface achetée en Île-de-France (-4,3 m2 sur un an pour les maisons et -2,1 % pour les appartements, selon Century 21), en Bourgogne-Franche-Comté (-6,4 et -1,1 m2), en Pays de la Loire (-6,2 et -1,5). Autrement dit, les acheteurs restent coincés entre leurs exigences et les opportunités d’octroi de crédits. Pour relancer le marché, il semble nécessaire que les acquéreurs y voient des opportunités. Pour les professionnels, il n’y a pas de miracle, seule une baisse significative peut faire opérer la magie.
Pour aller plus loin :
- Lire l’analyse de Century 21
- S’informer en matière d’Immobilier
- Retrouver l’article d’origine sur Les Echos