Immobilier : le marché enregistre sa plus forte chute des ventes depuis 50 ans

18/01/2024

Le marché de l’immobilier a enregistré une « chute historique et inédite » en 2023, selon un communiqué de la Fédération nationale de l’Immobilier (Fnaim) publié le 16 janvier. Le bilan de l’année passée présente un marché en net repli. État des lieux.

Chute historique des ventes de 22 % en 2023

« Une chute historique et inédite, avec des prix en baisse sur la majeure partie du territoire », le constat dressé par la Fnaim est sans appel. L’année 2023 est marquée par une « décélération extrêmement brutale, la plus forte chute des ventes depuis 50 ans ». Les chiffres sont sans appel. L’an dernier, 875 000 transactions ont été enregistré, soit 240 000 ventes de moins qu’en 2022. Les transactions dans l’ancien enregistrent -22 %.

Le repli du marché de l’immobilier, annoncé depuis mi 2022, a bien eu lieu. Il s’est matérialisé par un blocage des transactions. « La pénurie de biens à vendre s’accompagne désormais d’une pénurie de biens à louer. Nous sommes passés d’un marché d’opportunité à un marché d’utilité ? Les ventes de confort se raréfient, les ventes de contraintes demeurent », explique Loïc Cantin, président de la Fnaim.

Source : Fnaim

La hausse rapide des taux d’intérêt en cause

La décélération du marché de l’immobilier s’explique par l’effet combiné de plusieurs facteurs survenus en 2023 : l’inflation, la hausse des taux d’intérêt. Les relèvements successifs des taux par le BCE et le durcissement des conditions d’accès au crédit immobilier ont achevé d’embourber le marché de l’immobilier. « Le détonateur de cette crise a été l’augmentation rapide des taux d’intérêt, avec une capacité d’emprunt en chute de -25 % depuis janvier 2022 », analyse le président de la Fnaim.

Toutefois, le tableau n’est pas complètement noir. Le taux de rotation qui correspond au nombre de ventes par rapport au parc de logements existant reste élevé (2,1 % en 2023). Dans l’hypothèse où les ventes continueraient de chuter de 10 % en 2024, le taux de rotation resterait supérieur à celui observé lors de la crise de la zone euro (2 %) ou celle de 2008 (1,8 %).

« 2024 sera pour le marché immobilier une année de transition. Empêchés de mener à bien leurs projets immobiliers par l’explosion des taux et des prix toujours élevés, les Français auront encore des difficultés pour concrétiser leurs projets », prédit Loïc Cantin. « Mais la fin de la hausse des taux d’emprunt et la baisse des prix devraient redonner du pouvoir d’achat aux ménages ».

L’inévitable baisse des prix de l’immobilier

Après des années de hausse des prix de l’immobilier, la tendance s’inverse. La plupart des territoires de l’Hexagone connaissent une chute des prix en 2023, notamment dans les grandes villes. À Paris, les prix sont, depuis plusieurs mois, passés sous la barre des 10 000 €. Une baisse de 5,7 % sur un an et de 7,7 % sur deux ans. Dans les autres villes de l’Hexagone, la chute des prix est moins nette. En moyenne, 2,6 % en un an pour les dix premières villes (hors Paris), -1 % pour le reste du territoire. Il existe, toutefois, quelques exceptions comme la Corse, Montpellier, Perpignan ou encore Nice.

Pour 2024, la Fnaim envisage une stabilisation des taux d’intérêt autour de 4 % pour le premier trimestre. La fin de la hausse des taux d’intérêt pourrait redonner un léger coup de pouce au marché de l’immobilier. Mais, sauf assouplissement des conditions d’octroi de crédit, le marché ne devrait pas connaître de véritable relance. Côté volume, les experts prévoient une nouvelle baisse cette année. Les prix devraient également continuer de régresser selon la Fnaim.

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