Les notaires semblent de moins en moins optimistes en ce qui concerne le marché immobilier. Immonot, le portail d’annonces immobilières diffusées par les offices notariaux, les interrogent tous les deux mois afin de faire un point sur leurs anticipations du marché. Et selon le dernier sondage, ils semblent de plus en plus inquiets. En témoigne la part grandissante de professionnels jugeant que la période est plus propice à la revente qu’à l’achat d’un bien immobilier. En effet, alors qu’ils étaient 29 %, au mois de juillet, à penser que c’était le moment d’acheter, ils ne sont plus que 19 % en septembre. À l’inverse, le nombre de notaires jugeant que c’est le bon moment pour vendre est passé de 61 % cet été, à 77 % à la rentrée.
La crainte d’une baisse des prix
Cette inquiétude s’expliquerait par une anticipation de la baisse des prix de l’immobilier. Selon le dernier sondage d’Immonot, 49 % des notaires interrogés pensent que le prix du mètre carré va baisser dans les deux mois à venir. Et 45 % prévoient qu’il va se maintenir. Des avis qui contrastent avec ceux du printemps. En mai, seuls 31 % des notaires anticipaient une baisse des prix. Ils étaient même 13 % à tabler sur une hausse des prix, contre 6 % aujourd’hui. Alors qu’en parallèle, les Français pensent toujours que l’immobilier va continuer à prendre de la valeur.
Pour l’heure, le prix médian du mètre carré, pour un appartement mis en vente sur la plateforme Immonot, est passé de 2 615 euros en juillet à 2 600 euros fin septembre. À l’inverse, le prix médian d’une maison est reparti à la hausse, évoluant de 178 000 euros en juillet à 180 000 euros en septembre. Des chiffres qui pourraient, effectivement, laisser supposer un tassement du marché immobilier. Mais qui restent à confirmer.
Des inquiétudes partagées
Mais les notaires ne seraient pas les seuls à craindre un ralentissement du marché immobilier. Selon une note de l’agence de notation Moody’s, en date du 5 octobre dernier, les prix de l’immobilier pourraient baisser en Europe dans les mois à venir. En cause, le ralentissement de la croissance économique et de la hausse des taux d’intérêt. Deux tendances que l’on a pu constater en France.
De même, la Banque de France a aussi revu sa prévision de croissance pour le troisième trimestre 2022 à la baisse. Elle anticipe désormais une croissance de 0,25 %, contre 0,30 % auparavant. Quant aux taux moyens des crédits immobiliers, ils continuent de progresser. Passant de 1,35 % en juin à 1,72 % en septembre.
Des craintes à relativiser
En effet, selon Bernard Thion, économiste, ces inquiétudes sont à nuancer.
« Depuis le début de l’année, le nombre de transactions s’érode lentement. Alors que sur l’ensemble du territoire, en cumulé sur 12 mois, il culminait à 1,20 million fin décembre, il n’est plus qu’à 1,15 million fin juin et ne devrait pas dépasser le million en fin d’année » a-t-il expliqué.
Toutefois, ce ralentissement du nombre d’opérations immobilières est à prendre avec du recul. Il faut tenir compte du fait que 2021 a été une année atypique en matière de transactions immobilières. Leur nombre avait notamment atteint des records grâce aux nombreux projets reportés en raison de la pandémie de Covid 19 de 2020. Il est donc délicat de se référer au seul nombre de transactions.
Pour aller plus loin :
- Consulter le dernier sondage d’Immonot
- Suivre l’actualité en matière d’immobilier
- Retrouver l’article d’origine sur Les Échos