Banques centrales : bientôt une hausse des taux d’intérêt ?

31/08/2021

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Banques centrales : bientôt une hausse des taux d’intérêt ?

Comme chaque année, les banques centrales se sont réunies, du 26 au 28 août, pour la conférence « Economic Policy Symposium », plus communément appelée, « Jackson Hole » du nom de la vallée où elle est organisée. L’occasion pour les banques centrales de faire le point sur la situation économique et financière mondiale et de discuter des mesures à mettre en place pour en assurer la stabilité. Et ce qui ressort de cette édition 2021, c’est qu’elles pourraient commencer à réduire progressivement le montant des achats d’actifs sur les marchés financiers, ce qui a terme pourrait faire remonter les taux d’intérêt.

Vers une réduction des achats d’actifs

Lors de la réunion du comité de politique monétaire de juillet dernier, Jerome Powell, le président de la banque centrale américaine, avait expliqué : « Si l’économie évoluait globalement comme prévu, il pourrait être approprié de commencer à réduire le rythme des achats d’actifs cette année ». Et au vu de ce qui a été observé au mois d’août, c’est bien ce qui pourrait arriver prochainement.

En effet, lors de son discours au symposium de Jackson Hole, vendredi 27 août, il a déclaré : « Mon opinion est que le critère de ‘davantage de progrès substantiels’ sur le front de l’inflation a été rempli. Il y a également eu des progrès évidents vers le niveau d’emploi maximal. » Et cela, malgré les risques liés à la propagation du variant Delta.

Et une hausse des taux d’intérêts ?

En effet, à terme, cette réduction des achats d’actifs pourrait provoquer une hausse des taux d’intérêt. Mais Jerome Powel a tenu à rassurer les opérateurs boursiers. Selon lui, il resterait encore beaucoup de chemin à parcourir avant d’en arriver là.
« Nous avons dit que nous continuerions de maintenir la fourchette cible du taux des fonds fédéraux à son niveau actuel jusqu’à ce que l’économie atteigne des conditions compatibles avec un emploi maximal et que l’inflation ait atteint 2 % et soit en passe de dépasser modérément 2 % pendant un certain temps » a-t-il déclaré.

De plus, selon Paul Ashworth, chef économiste pour les Etats-Unis chez Capital Economics, rien dans le discours de Jerome Powel ne laisserait penser que ce « tapering » serait pour bientôt. « La Fed devrait annoncer en novembre que les 80 milliards de dollars d’achats de bons du Trésor par mois et les 40 milliards de dollars d’achats de titres adossés à des créances hypothécaires seront réduits respectivement de 15 milliards et 7,5 milliards de dollars » a-t-il déclaré.

Des banquiers centraux favorables à un « tapering » dès septembre

En effet, depuis ce discours, de nombreux banquiers centraux plaideraient pour une réduction des achats d’actifs dès septembre. Selon eux, au vu des progrès constatés, il ne servirait à rien d’attendre plus longtemps. En continuant à chercher à maintenir des taux d’intérêts alors que l’inflation est déjà à des niveaux élevés, « on peut craindre que nous fassions plus de mal que de bien » a affirmé un des responsables de La Fed de Saint-Louis.

Des annonces qui ne semblent toutefois pas avoir trop perturbé les bourses mondiales. Vendredi soir, le CAC 40 a clôturé en légère hausse (+0,24 %). Tout comme le S&P 500 (+0,7 %) et le Nasdaq Composite (+1 %).

Les banques centrales au secours des États et des banques en cas de crise

En effet, pour rappel, les banques centrales ont pour mission d’assurer la stabilité d’un système bancaire et financier et de lutter contre l’inflation. Pour ce faire, elles gèrent l’émission de la monnaie fiduciaire ; établissent les taux d’intérêt ; veillent au respect des réglementations bancaire… Et volent aussi au secours des banques et des gouvernements en cas de crise systémiques.

En règle générale, les banques centrales ont tendance à se tourner vers des « programmes d’assouplissement quantitatif » via des « politiques non-conventionnelles ». En pratique, elles achètent des actifs représentatifs de la dette publique. Cela permet de faire baisser ou de contenir les taux d’intérêt. Le Trésor peut ainsi emprunter dans de meilleures conditions.

C’est d’ailleurs ce qu’elles ont fait dans le cadre de la crise liée à la pandémie de Covid-19. Pour éviter que les taux d’intérêts explosent et menacent le financement des états, mais aussi des entreprises et des ménages, elles ont procédé à des achats massifs d’actifs. Mais ces mesures sont temporaires et devraient donc prochainement prendre fin.

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