Quel est le le rôle des banques centrales ?

13/03/2021

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Quel est le rôle des banques centrales ?

Une Banque centrale est en quelque sorte le banquier d’un État et des banques commerciales. Il s’agit d’une institution financière qui a pour mission d’assurer la stabilité du système bancaire et financier d’un pays ou d’une zone monétaire, favoriser l’économie et / ou lutter contre l’inflation. Chaque zone monétaire dispose de sa banque centrale. Parmi les plus importantes, nous citerons la Banque Centrale Européenne (BCE) pour la zone euro, la Réserve Fédérale Américaine (The Fed) pour les États-Unis, la Banque du Japon (BoJ), la Banque Populaire de Chine (PBOC) ou encore la Banque du Canada (BoC). Pour mener à bien leur mission, ces dernières remplissent plusieurs fonctions principales.

L’émission de monnaie fiduciaire

Normalement, une banque centrale ne crée pas de monnaie. Ce sont les banques commerciales, c’est-à-dire celles qui sont habilitées à faire des crédits et à recevoir des dépôts, qui créent de la monnaie.

Cependant, une banque centrale crée ce qu’on appelle de la « monnaie banque centrale », afin de fournir aux établissements bancaires les liquidités dont elles ont besoin pour régler leurs paiements sur le marché interbancaire. Cette « monnaie banque centrale » ne circule pas dans l’économie et ne peut donc pas être utilisée pour accorder des crédits. Elle est uniquement destinée aux paiements interbancaires et transite par les comptes que les établissements bancaires détiennent à la banque centrale.

Toutefois, ce sont les banques centrales qui produisent les billets qui circulent dans l’économie. Ces billets sont ensuite fournis aux banques qui vont les mettre en circulation. Mais il n’est pas question de création monétaire. En effet, lorsque les particuliers ou les entreprises retirent des billets, leurs comptes bancaires sont débités du montant correspondant. Il s’agit simplement d’un transfert des dépôts bancaires vers les billets. À aucun moment, la masse monétaire en circulation dans l’économie n’augmente.

Dans deux cas, la banque centrale d’un pays peut faire gonfler indirectement la masse monétaire. Lorsqu’elle achète des obligations d’État sur le marché primaire ou des titres obligataires sur le marché secondaire. Les liquidités créées pour cela, peuvent finir par alimenter la masse monétaire du pays.

Fixer les taux d’intérêt

Pour mener à bien leurs missions de soutien à l’économie et de contrôle de l’inflation, les banques centrales peuvent agir sur les taux d’intérêts. Parmi ces taux, le plus important est le taux principal, ou taux de refinancement. Il représente le prix auquel les banques commerciales vont acheter leurs liquidités afin d’accorder des crédits aux particuliers et aux entreprises.

En faisant baisser ce taux de refinancement, les banques centrales vont permettre aux banques commerciales de diminuer les taux des crédits qu’elles accordent aux particuliers, aux entreprises et aux États. Cela va stimuler l’activité économique, car les demandes de prêts vont se multiplier.

En revanche, en augmentant ce taux de refinancement, elles risquent de contraindre les banques commerciales à répercuter le coût de cette hausse sur les crédits qu’elles accordent. Cela aura pour conséquence de réduire la consommation et donc de générer moins de demandes de prêts. Toutefois, une telle hausse ne sera pas forcément négative pour l’économie si elle s’accompagne d’une hausse des salaires et des prix dans un contexte économique dynamique.

À noter que des baisses successives du taux principal peuvent affaiblir la devise d’un pays. À l’inverse, des hausses régulières auront tendance à la soutenir.

Prêteur en dernier ressort

En cas de crise systémique, afin d’éviter qu’une banque en difficulté entraîne avec elle l’ensemble du système bancaire, les banques centrales peuvent leur accorder des liquidités. C’est ce qu’on appelle le rôle de prêteur en dernier ressort.

Lorsqu’un établissement bancaire n’arrive plus à se financer sur le marché monétaire ou auprès d’autres banques, elle peut se refinancer auprès de la banque centrale dont elle dépend. C’est alors la banque centrale qui va supporter tous les coûts et risques potentiels.

Une banque centrale peut-elle prêter à un État ?

C’est ce qu’on appelle « faire marcher la planche à billets ». En effet, cette expression ne signifie pas fabriquer des billets, mais désigne le financement, par une banque centrale, du déficit budgétaire d’un État. Celle-ci crédite le compte de ce dernier du montant total de son déficit, en contrepartie d’une rémunération. Une pratique interdite en Europe, car elle pourrait remettre en cause l’indépendance de la Banque centrale et la stabilité des prix.

En Europe, comme aux États-Unis, au Japon ou en Angleterre, les banques centrales favorisent les « programmes d’assouplissement quantitatif » via une « politique non-conventionnelle » pour aider les gouvernements en difficultés.
Concrètement, elles achètent des titres représentatifs de la dette publique sur le marché primaire ou secondaire afin de faire baisser ou de contenir les taux d’intérêt. Cela permet au Trésor d’emprunter dans de meilleures conditions. En ne finançant pas l’intégralité du déficit budgétaire d’un État, les banques centrales l’obligent à passer par les marchés financiers pour couvrir le solde de ses besoins.

Enfin, afin d’assurer la stabilité du système bancaire d’un pays, les banques centrales doivent également veiller au respect de la réglementation bancaire. Elles doivent notamment s’assurer que les banques commerciales respectent bien les règles concernant le risque d’emprunt et surveillent leur solvabilité.

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