Assurance emprunteur : l’effet inattendu de la loi Lemoine

02/09/2022

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Assurance emprunteur : l’effet inattendu de la loi Lemoine

La loi Lemoine permet, depuis le 1er septembre, de changer d’assurance emprunteur à tout moment. Elle a également mis fin au questionnaire médical pour les prêts immobiliers de moins de 200 000 euros, remboursés avant l’âge de 60 ans. L’objectif étant de faire baisser les prix, en augmentant la concurrence. En effet, malgré les différentes réformes mises en place depuis 2010, les banques détenaient le monopole de ce marché, avec leurs contrats collectifs. La loi Lemoine doit donc permettre aux assureurs alternatifs de s’imposer davantage. Or, contre toute attente, certaines compagnies, prévoiraient d’augmenter leurs tarifs.

Hausse des prix des contrats individuels

Jusqu’à ce jour, les compagnies d’assurances alternatives proposaient des contrats individuels. Généralement moins chers que les contrats collectifs des grandes banques. Mais, la suppression du questionnaire médical pourrait changer la donne. En effet, cette dernière ne permet plus aux assureurs de déceler les profils d’emprunteurs jugés plus risqués. Comme les fumeurs ou les personnes présentant une grave pathologie.

Pour palier ces risques, plusieurs compagnies ont donc annoncé une hausse de leurs prix sur le segment des particuliers. Comme BNP Paribas Cardif, qui, en plus de ses contrats « maison », propose des contrats extérieurs. « Les tarifs ont augmenté sur certains segments de clientèle de nos contrats individuels commercialisés par les conseillers en gestion de patrimoine et en ligne » a expliqué la directrice générale, Pauline Leclerc-Glorieux, aux Échos. Même chose du côté de SwissLife France, où la hausse serait comprise entre 10 % et 30 %.

Quid des contrats collectifs ?

Selon l’UFC-Que Choisir, la hausse des prix des assureurs alternatifs sur ces contrats individuels plus à risques serait comprise, en moyenne, entre 8 et 25 %. Mais, malgré cela, leurs tarifs resteraient moins chers que les contrats des banques.

Cependant, en ce qui concerne les contrats collectifs, la situation reste encore un peu floue. C’est ce qu’a expliqué Éric Le Baron, directeur général de SwissLife assurance et patrimoine, aux Échos. « On attend de voir ce que vont faire les bancassureurs ».

Même attente pour Pauline Leclerc-Glorieux, chez BNP Paribas Cardif. « Pour l’heure, aucun changement de tarif n’a été réalisé pour notre contrat collectif distribué via le réseau des agences de BNP Paribas, sur lequel nous allons observer l’évolution du risque ».

Les banques pourraient geler leurs prix

Face à l’augmentation des taux d’intérêt des crédits immobiliers, et afin de ne pas trop pénaliser certains ménages, les banques pourraient décider de ne pas augmenter les prix de leurs contrats collectifs. Ce qui est tout à fait possible grâce à leurs importants portefeuilles de clients. Ces derniers leur permettent de mieux mutualiser les risques.

CNP Assurances et sa maison mère, La Banque Postale, avaient d’ailleurs déjà annoncé, le 1er juin dernier, un gel des tarifs de leurs contrats d’assurance emprunteur pour les nouveaux crédits. Un engagement qui devait s’étendre, à partir du 1er septembre, aux autres crédits. Un geste qui devrait être particulièrement bien accueilli par les Français, dont le pouvoir d’achat est actuellement fortement impacté par l’inflation.

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