Recrudescence d’arnaques en matière de placements

L’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) tire la sonnette d’alarme. De nombreuses personnes sont victimes d’escroqueries financières très bien ficelées. L’Autorité des marchés financiers (AMF) partage cet avis et met en garde les épargnants déçus par les faibles taux de rendement des produits financiers les plus répandus. En effet, face à la multiplication d’offres douteuses, la méfiance est de mise. Comment faire face à cette recrudescence d’arnaques en matière de placements ?

Des arnaques bien rodées

Membre de la direction du contrôle des pratiques commerciales à l’ACPR, Madame Caroline de Hubsch Goldberg analyse les méthodes employées par ces escrocs. Car malheureusement, leurs offres séduisantes mais frauduleuses peuvent coûter très cher aux épargnants.

Un livret A qui ne rapporte que 0,75%, quoi de plus déprimant pour un épargnant ! Un appel téléphonique anodin, un formulaire quelconque rempli distraitement sur internet, une publicité tapageuse vantant un rendement exceptionnel, et c’est le début de l’arnaque. L’AMF lutte contre ces publicités trompeuses en essayant de les faire supprimer.

Une mécanique bien huilée

Dans un premier temps, les escrocs brossent à l’épargnant un tableau peu valorisant des placements les plus courants de moins en moins attractifs. Dans ce climat morose, comment ne pas se laisser tenter par une proposition d’investissement à fort rendement, qui semble si sûr. Car évidemment, l’escroc présente bien, inspire confiance et travaille sur recommandation. Et voici la porte ouverte à toutes sortes de cheptels mirages, fausses crypto-monnaies et autres investissements imaginaires.

Madame Hubsch Goldberg explique ainsi comment l’épargnant, après avoir investi une somme modeste, se voit rassuré. En effet, « les nouvelles sont bonnes », « le placement rapporte bien » et l’épargnant ainsi mis en confiance est incité à investir davantage.

Mais voilà, alors que ce dernier se voit de plus en plus sollicité pour investir, il lui sera quasi impossible d’effectuer un retrait tant les difficultés semblent insurmontables.

Des signes qui doivent alerter

Certains indices, caractéristiques des investissements frauduleux, doivent pourtant éveiller la vigilance de l’épargnant. Tout d’abord, un taux de rendement anormalement élevé doit toujours alarmer, surtout s’il accompagne d’une prétendue absence de risque. Un tel scénario doit systématiquement inspirer la méfiance tant les rendements sont toujours proportionnels aux risques pris.

D’autre part, se montrer suspicieux vis à vis des annonces trop tapageuses, promettant des gains rapides et faciles. Redoubler de vigilance lorsqu’il est question d’une offre à durée limitée, voire exclusive et réservée. Tous ces éléments doivent amener à la prudence et éveiller le soupçon d’une arnaque.

Ensuite, Madame Hubsch Goldberg incite à la plus grande prudence quant à la divulgation des coordonnées bancaires, qui doivent rester secrètes et au versement d’éventuels frais avant de bénéficier d’un service. Il est toujours nécessaire d’effectuer certaines vérifications avant de s’engager. Et, ne croyez pas qu’un délai de rétractation de 14 jours puisse vous protéger face à des escrocs.

De nouveaux terrains de jeux

Qu’il s’agisse de placements pour des biens divers tels que spiritueux, bovins, pierres précieuses…, il sera toujours prudent de vérifier si l’AMF a délivré un visa pour l’investissement proposé.

Il faudra être aussi circonspect en matière de crypto-actifs car l’AMF accordera les premiers visas en fin d’année seulement. Et dans ce domaine, fraudes et arnaques vont bon train.

Enfin l’AMF a aussi récemment pointé du doigt certains intermédiaires douteux se fendant de recommandations sur Euronext Access, un marché non réglementé. Là encore, l’institution financière préconise de vérifier si l’intermédiaire financier est bien enregistré auprès de ses services.

Pour aller plus loin :

• En savoir plus sur l’Autorité des marchés financiers (AMF)
• Contacter l‘Info service de l’ACPR et de l’AMF

• Retrouver l’article d’origine sur lerevenu.com