Quelles sont les motivations des Français en matière de retraite ?

16/12/2021

motivations-Français-retraite-2021
Quelles sont les motivations des Français ?

Les Français ne souhaitent pas travailler plus longtemps et estiment que l’âge idéal pour prendre leur retraite serait de 61 ans. C’est ce que révèle la dernière enquête de la Drees, le service statistique des ministères de l’Économie, du Travail et des Solidarités, publiée le 16 décembre dernier. En effet, tous les trois ans, cette dernière interroge les nouveaux retraités afin de connaître leurs motivations en matière de retraite. Autant d’informations qui pourraient influencer la campagne présidentielle. Explications.

Profiter de leur retraite

Cette enquête de la Drees donne la parole aux personnes qui ont pris leur retraite entre la mi-2019 et la mi-2020. La majorité d’entres elles (78 %) ont cessé leur activité, en moyenne, autour de 62 ans, l’âge légal d’ouverture des droits. Or, selon elles, 61 ans aurait été l’âge idéal pour prendre leur retraite.

Pour 80 % des personnes interrogées, la première motivation est l’envie de pouvoir profiter le plus longtemps possible de leur retraite. Sous-entendu, pendant qu’elles sont encore en bonne santé. L’envie de ne plus travailler n’arrive qu’en seconde position pour 51 % des sondés. Viennent ensuite les problèmes de santé (35 %), les mauvaises conditions de travail (33 %) et le fait d’avoir été licencié ou mis à la retraite d’office (14 %).

À noter, toutefois, que la conception de l’âge idéal de départ en retraite évolue. En 2017, lors de la précédente enquête de le Drees, l’âge idéal de cessation d’activité était de 60 ans pour 50 % des personnes interrogées, contre 40 % en 2021.

Quel impact sur la campagne présidentielle ?

Autre information importante dévoilée par cette dernière étude de la Drees, l’âge auquel les Français commencent à se préoccuper de leur départ en retraite : 58 ans et demi. Soit à peine quatre ans avant leur départ effectif.

Une information qui pourrait influencer la campagne présidentielle.
En effet, l’augmentation de l’âge de départ en retraite semble inévitable pour maintenir l’équilibre financier des régimes de retraite. Mais pour l’heure, aucun des candidats favorables à cette mesure n’a dévoilé ses intentions. Ce recul de l’âge de la retraite se fera-t-il de façon brutale ou progressive ?

Or, les personnes potentiellement concernées par cette réforme ; soit celles qui auront entre 59 et 62 ans en 2023 (année où la réforme pourrait probablement entrer en vigueur) ; représenteraient près de trois millions d’électeurs. De quoi faire basculer les résultats de l’élection présidentielle.

Les conséquences pour les sexagénaires au chômage

À ce jour, les demandeurs d’emploi de plus de 55 ans, ont droit à une durée maximale d’indemnisation chômage de 3 ans. De même, une personne au chômage, qui a atteint l’âge légal de départ en retraite, peut continuer à toucher son allocation s’il lui reste des trimestres à valider. En d’autres termes, les Assedic prennent donc en charge, jusqu’à leur retraite, les salariés qui perdent leur emploi à 59 ans. Et cela sans impacter leurs futures pensions.

Mais, augmenter brutalement l’âge de départ en retraite de deux ou trois ans pourrait avoir de graves conséquences pour ces personnes. Nombre d’entre elles auront épuisé leurs droits avant de pouvoir prendre leur retraite et devront se contenter de l’ASS (Allocation de Solidarité Spécifique) en attendant. Soit à peine 507 euros par mois.

La plupart des sénateurs s’étaient donc prononcés contre un recul brutal de l’âge légal de départ en retraite. Lors du dernier vote du budget de la sécurité sociale, ils avaient demandé à ce que ce report soit progressif à compter de la génération 1966. Ce qu’avait rejeté l’Assemblée nationale.

Pour aller plus loin :

  • Retrouver l’article d’origine sur BFM TV