Quel impact aura l’inflation sur les taux d’intérêt ?

09/09/2021

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Immobilier, assurance-vie… Quel impact aura l’inflation sur les taux d’intérêt ?

Alors que l’heure est au redémarrage de l’économie, une petite hausse de l’inflation est envisagée. La Banque de France prévoit notamment une remontée de prix à la consommation de l’ordre de 1,50 % pour 2021. En comparaison, cette hausse avait été de 0,50 % en 2020. Un phénomène qui ne sera pas sans répercussions sur le niveau des taux d’intérêts. En effet, les taux des crédits immobiliers, ainsi que les rendements des contrats d’assurance-vie pourraient, eux aussi, en être impactés. Explications.

Quelles conséquences sur le crédits immobilier ?

Pour l’heure, il est encore possible d’emprunter à des taux très attractifs. Effectivement, les crédits immobiliers affichent toujours, en moyenne, des taux d’emprunt compris entre 1 et 1,30 % sur vingt ans. Mais cela pourrait changer dans les mois à venir. Si l’inflation, actuellement étroitement liée à la hausse des prix du pétrole, continue à progresser, les banquiers seront amenés à répercuter cette hausse sur leurs taux. Un impact qui concernera essentiellement les taux d’intérêt à long terme. Les taux courts devraient rester proches de zéro, tant que les Banques centrales alimenteront les marchés de liquidités. Soit pour encore plusieurs mois.

Cependant, pas trop d’inquiétudes à avoir pour les personnes prévoyant d’investir dans l’immobilier prochainement. Effectivement, afin de ne pas décourager les investisseurs, les banques devraient, dans un premier temps, limiter les hausses des taux d’intérêt afin qu’ils ne dépassent pas la barre des 1,50 %. Ainsi, pour un crédit de 250 000 euros sur vingt ans, le surcoût devrait être de l’ordre de 8 000 à 12 000 euros. Ce qui reste encore raisonnable.

L’impact sur les contrats d’assurance-vie

Pour ce qui est des contrats d’assurance-vie en fonds euros, cette hausse de l’inflation ne devrait pas changer grand-chose. Que les taux d’intérêt continuent à augmenter ou pas, leurs rendements devraient continuer à s’effriter. En effet, le rendement de ce type de placement dépend des titres obligataires que détiennent les assureurs depuis un certain temps. Or, bien que ces derniers soient censés rapporter deux ou trois fois plus que les titres qui seront émis en 2021, ils sont aussi de plus en plus rares. Pour info, la durée moyenne de détention d’un titre obligataire est d’environ une dizaine d’années. En conséquence, leurs rendements vont, quoiqu’il arrive, continuer à s’effriter. Selon les prévisions, ils devraient passer de 1,10 % en 2020 à 1 % en 2021, puis probablement à 0,8 % en 2022.

Faut-il se tourner vers les titres obligataires ?

Au vu de cette éventuelle hausse des taux d’intérêt, certains ont envisagé d’acheter, eux-mêmes, des titres obligataires auprès de leur banquier ou de leur courtier. Mais il semblerait que l’idée ne soit pas si bonne que ça. Effectivement, tout d’abord, la hausse ne devant pas être importante, le rendement devrait être inférieur à l’inflation. Ensuite, lorsque les taux d’intérêt augmentent, la valeur des obligations baisse automatiquement. Or, les obligations actuellement sur le marché étant moins rémunératrices que celles qui seront émises en 2021, il y aurait plus de risques de perdre de l’argent que d’en gagner.

Qu’en est-il des livrets bancaires ?

Les comptes sur livrets ne sont pas indexés sur les taux d’intérêt à long terme, mais sur les taux à court terme. Et, comme nous l’avons vu précédemment, ces derniers ne bougent pas depuis quelques années et restent même proches de zéro.
Actuellement, l’Euribor 3 mois, qui est le taux court le plus représentatif, est pour sa part négatif. À la fin du mois d’avril, il était de -0,55 %.
Pour 2021, les rendements de ces livrets bancaires ne devraient donc pas dépasser 0,10 %. Soit encore moins que le Livret A, dont le taux est actuellement fixé à 0,50 %.

Pour aller plus loin :

  • Retrouver l’article d’origine sur Capital