Le Plan d’Épargne en Actions, PEA, et l’assurance-vie sont deux produits d’épargne présentant des conditions fiscales relativement avantageuses. S’ils sont tous les deux très pébliscités par les Français, ces derniers ont tendance à privilégier l’assurance-vie. Mais cette tendance pourrait s’inverser en 2020. En effet, dans le cadre du projet de la loi « Pacte », le PEA à vu son fonctionnement et sa fiscalité assouplis. Alors lequel des deux choisir ? Le point sur ces deux produits.
Qu’est-ce qui a changé pour le PEA ?
La loi Pacte a, tout d’abord, assoupli le fonctionnement du PEA après 5 ans de détention. Auparavant, il était impossible d’effectuer un retrait partiel sur un PEA avant la huitième année sans devoir y mettre un terme. Et même après ces 8 ans, retirer une partie de son épargne empêchait d’effectuer de nouveaux versements par la suite. Dorénavant, à partir de 5 ans de détention, un épargnant a la possibilité d’effectuer des retraits partiels sur son PEA sans devoir le solder. De la même manière, ces retraits ne bloquent plus toute possibilité de versement ultérieur.
Ensuite, le plan d’épargne en actions sera désormais imposé au niveau de la « flat tax », ou prélèvement forfaitaire unique (PFU) en français. Effectivement, en 2018, la réforme de la fiscalité de l’épargne avait instauré cette « flat tax » pour presque tous les produits financiers dont les gains étaient soumis à l’impôt sur le revenu. Il s’agit d’un impôt forfaitaire de 30 % qui se décompose en 12,8 % d’impôt sur le revenu et 17,2 % de cotisations sociales. Toutefois, le PEA n’avait pas été concerné par cette réforme et était resté soumis à des taux forfaitaires plus élevés en cas de retrait anticipé. Il était donc défavorisé par rapport aux autres produits d’épargne. Mais le 1er janvier 2019, les parlementaires ont remédié à cela.
PEA ou assurance-vie : qui a la fiscalité la plus avantageuse ?
Depuis les assouplissements dont il a bénéficié, le plan d’épargne en action offre une fiscalité très avantageuse. Premièrement, il faut savoir qu’en-dehors de tout retrait, les gains d’un PEA ne sont pas imposables. Et deuxièmement, si en cas de retrait anticipé, les gains sont taxés 30 % les 5 premières années, ils sont exonérés d’impôts sur le revenu et soumis aux seuls prélèvements sociaux après ces 5 ans.
En ce qui concerne l’assurance-vie, sa fiscalité est aussi avantageuse, mais surtout après 8 ans de détention. Effectivement, les gains d’une assurance-vie ne sont exonérés d’impôts sur le revenu que 8 ans après sa souscription. Avant ces 8 ans, les retraits sont soumis à la « flat tax » comme le PEA. Mais, contrairement à ce dernier, passé ce cap des 8 ans, l’exonération n’est pas totale. Les gains des sommes retirées restent soumis à un prélèvement de 7,5 %, après un abattement de 4 600 € pour une personne seule et de 9 200 € pour un couple.
Avantages et inconvénients de ces deux produits
Si le PEA offre une exonération d’impôts et une réelle souplesse après 5 ans de détention, il présente aussi quelques inconvénients. Tout d’abord, les supports sont limités puisque les placements ne peuvent être réalisés que dans des entreprises européennes. Ensuite, les versements sont plafonnés :
- 150 000 € pour un PEA classique
- 225 000 € pour un PEA-PME
Enfin un PEA, obligatoirement investi en actions, peut s’avérer être un placement risqué. En effet, en cas d’effondrement des marchés boursiers, il existe un risque de perte en capital.
Pour sa part, l’assurance-vie présente aussi une réelle souplesse et une fiscalité avantageuse passés les 8 ans de détention. De plus, contrairement au PEA, les versements ne sont pas plafonnés et les supports sont plus variés. En effet, il possible de placer son argent dans des fonds en euros propres aux assureurs, des fonds immobiliers, des trackers et autres supports en unités de compte, sans garantie en capital. L’assurance-vie offre aussi un avantage en matière de succession, puisque les héritiers ne paieront pas d’impôt sur les plus-values. En revanche, un assuré n’est plus juridiquement propriétaire des titres inscrits sur son contrat d’assurance. Il est créancier de son assureur ce qui peut présenter un risque supplémentaire en cas de fragilité de celui-ci.
PEA – assurance-vie : quel produit choisir ?
Tout va dépendre de vos objectifs.
Effectivement, le PEA répond à un objectif de valorisation du capital. Il est conseillé aux personnes qui souhaitent se constituer un patrimoine en bénéficiant de perspectives de rendements plus élevées, au prix d’une prise de risque supérieure.
L’assurance-vie peut quant à elle répondre à des objectifs divers. Il peut s’agir de l’accès à une gamme de supports d’investissements variée ou d’œuvrer à une transmission de son capital à moindre coût. Dans ce cadre, l’assurance-vie offre une fiscalité extrêmement favorable. 152 500 € d’abattement par bénéficiaire puis, au-delà, une fiscalité souvent avantageuse pour les primes versées avant 70 ans.
Selon vos objectifs, ces deux produits d’épargne peuvent donc s’avérer complémentaires. Et, faire appel à l’expertise d’un conseiller en gestion de patrimoine pourra s’avérer ici particulièrement judicieux.
Pour aller plus loin :
- Découvrir le Plan d’Épargne en Actions
- S’informer sur le PEA
- Retrouver l’article d’origine sur Money Vox