Minimum vieillesse : un retraité sur deux ne le demande pas

21/05/2022

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Un retraité sur deux ne demande pas le minimum vieillesse

En 2016, 646 800 personnes remplissaient les critères pour pouvoir bénéficier du minimum vieillesse. Or, seulement 325 700 d’entre elles l’ont effectivement perçu. En effet, 321 100 personnes éligibles n’en ont pas fait la demande. Soit un taux de non-recours d’environ 50 %. C’est ce qu’a révélé la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES) dans une étude, publiée le 20 mai. 790 000 millions d’euros son ainsi restés dans les caisses de l’État en raison de ces non-recours fin 2016. Ce qui représenterait environ 59 % des masses versées aux recourants (1 300 millions d’euros).

Une perte moyenne de 205 euros chaque mois

D’après les données fiscales de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques, ceux qui l’ont demandé, ont bénéficié d’un gain moyen de 337 euros par mois. En revanche, les non-recourants auraient perdu, en moyenne, 205 euros chaque mois. La moitié d’entre eux auraient perçu près de 140 euros bruts mensuels. Ce qui n’est pas rien pour les personnes vivant sous le seuil de pauvreté.

« Le taux de non-recours est d’autant plus faible que le montant attendu est élevé » ; explique le service des statistiques des ministères sociaux. Fin 2016, il s’élevait à 77 % pour les montants attendus inférieurs à 100 euros par mois. 55 % pour les montants compris entre 100 et 200 euros. Il diminuait ensuite progressivement pour atteindre 22 % pour les montants compris entre 500 et 600 euros.

Pour rappel, le minimum vieillesse vise à assurer un niveau minimum de ressources au moment de la retraite. Rebaptisé Allocation de solidarité aux personnes âgées (Aspa) en 2006, il est versé par les caisses de retraite (Carsat, MSA…), afin de compléter les autres ressources jusqu’à un plafond. Au 1er janvier 2022, ce plafond s’élève à 916,78 euros par mois pour une personne seule et 1 423,31 euros pour un couple.

Un non-recours plus élevé chez certaines catégories de retraités

Toujours selon l’étude de la DREES, le taux de non-recours est plus élevé chez les femmes. Il s’élève à 52 %, contre 44 % pour les hommes. De même, ce taux de non-recours a tendance à croître avec l’âge. Il passe de 47 % chez les personnes de 65 à 69 ans, à 56 % chez les personnes de 85 ans et plus. Le taux de non-recours est également important chez les personnes touchant une pension de réversion (62 %), ayant une carrière complète (69 %) et chez les propriétaires (72 %).

A contrario, cette part de non-recours est plus faible chez les personnes parties en retraite anticipée en raison d’une inaptitude, d’un handicap ou d’une invalidité (33 %).

Enfin, l’étude précise que ; « parmi les personnes seules qui sont devenues éligibles au minimum vieillesse entre 2012 et 2016 ; le non-recours est plus élevé pour celles qui le sont devenues car leurs ressources ont augmenté moins vite que le barème de la prestation (plus de 85 %) et pour celles dont l’éligibilité est liée au fait de devenir veuf ou veuve et de liquider un nouveau droit dérivé (82 %). »

Les raisons de ces non-recours sont diverses. Méconnaissance des dispositifs existants, manque d’accompagnement, peur de demander… C’est pourquoi l’idée d’un versement automatique des prestations sociales, évoquée par Emmanuel Macron lors de sa campagne présidentielle de 2017, refait surface.

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