Les rendements de l’assurance-vie risquent de s’effondrer en raison de l’inflation

15/01/2022

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Les rendements de l’assurance-vie risquent de s’effondrer en raison de l’inflation

Les premiers rendements des contrats d’assurance-vie pour 2021, présentés mi-janvier, semblaient rassurants. Compris entre 0,75 % et 1,84 %, ceux de la Société Générale affichaient une certaine stabilité. Quant à ceux de la Mutuelle d’assurances du corps de santé français (MACSF) ils marquaient même un rebond avec 2,1 %. Mais, d’une manière générale, les rendements 2021 devraient nettement reculer. À l’instar de ceux de La France Mutualiste qui sont passés de 2 % à 1,2 %. En effet, comme l’a expliqué Philippe Crevel, le directeur du Cercle de l’épargne aux Échos Investir, le taux moyen de revalorisation des fonds euros en 2021 devrait être compris entre 1 % et 1,2 %. Pour rappel, il était de 1,28 % en 2020.

Un rendement négatif

Et, c’est sans compter avec l’inflation. Celle-ci s’établirait en 2021 à 2,8 % selon les derniers chiffres provisoires de l’Insee. Toujours selon Philippe Crevel, « le rendement réel, net d’inflation, sera négatif ». Plus précisément, il devrait s’établir, dans le meilleur des cas, à -1,7 % en 2021. À noter que les titulaires des contrats les plus rentables, devront tout de même payer les prélèvements sociaux (17,2 %) sur ce qu’ils ont gagné.

Jusque-là, les titulaires d’assurance-vie privilégiaient les placements sans risque. À savoir les fonds en euros. Mais ces derniers rapportant de moins en moins, certains épargnants commencent à prendre plus de risques et à réorienter leurs économies. Ils se tournent de plus en plus vers des contrats en unités de compte et les OPCVM, SCPI, ETF… Ainsi, entre janvier et novembre 2021, la part des versements en unités de compte a atteint 38 %.

Toutefois, de plus en plus d’assureurs imposent également aux épargnants qu’une partie de leurs versements se fasse en unités de compte. En moyenne, autour de 30 %. Les titulaires d’assurance-vie sont ensuite libres de rapatrier ou non cet argent sur leur fonds en euros.

Une collecte qui repart à la hausse

Gilles Belloir, le président de Placement-direct, a expliqué aux Échos Investir que « 2021 marque le retour de la collecte ». En effet, cette dernière aurait retrouvé son niveau d’avant-crise, voire plus. Entre janvier et novembre 2021, les épargnants auraient ainsi apporté 136,7 milliards d’euros. Soit 33,2 milliards d’euros de plus qu’entre janvier et novembre 2020. Avec une augmentation des cotisations d’environ 50 %, Gillles Belloir parle d’une « année excellente pour les courtiers en ligne ».

Par ailleurs, les épargnants auraient également déposé plus d’argent qu’ils n’en ont retiré. La collecte nette se chiffrerait donc autour de 21 milliards d’euros en 2021. Pour rappel, elle avait été négative en 2020.

À l’inverse, les fonds en euros connaissent quant à eux une décollecte. Toutefois, la remontée des taux obligataires qui devrait arriver dans les années à venir, devrait leur être bénéfique à terme. Effectivement, les fonds en euros sont essentiellement investis en emprunts d’État.

Enfin, avec la hausse du taux du livret A, l’assurance-vie pourrait finir par perdre ses avantages concurrentiels sur le marché des placements sécurisés.

Pour aller plus loin :