Les arnaques avec usurpation d’identité se multiplient

04/03/2021

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Les arnaques avec usurpation d’identité se multiplient

Ces derniers mois, l’Autorité des Marchés Financiers (AMF) a constaté une envolée des arnaques liées à l’usurpation d’identité d’intermédiaires ou de produits financiers autorisés. Dans un communiqué, publié conjointement avec les principales associations de professionnels du secteur de la gestion d’actifs et de patrimoine, elle met en garde les épargnants sur ces pratiques illégales. « L’an dernier, l’autorité a constaté un fort accroissement du nombre de signalements d’épargnants victimes d’arnaques financières liées à des usurpations, au point de représenter 44 % des montants déclarés perdus par les épargnants en 2020 auprès de la plateforme AMF Épargne Info Service ». Soit un préjudice moyen de 45 000 euros par personne lésée. Des usurpations qui portaient entre autres sur des SCPI ou des placements dans des parkings d’aéroport. L’AMF a donc appelé « à la plus grande vigilance face à ces fraudes, de plus en plus fréquentes ».

Un mode opératoire de plus en plus élaboré

Si ces pratiques ne sont pas nouvelles, elles semblent s’être sophistiquées. Elles visent principalement des sociétés de gestion d’actifs, françaises ou européennes, des conseillers en investissement financiers ou en gestion de patrimoine, ou encore des produits d’investissement.

« Afin de rendre crédibles leurs offres frauduleuses », les escrocs commencent par recréer des sites internet ou des contrats sur lesquels ils reprennent les logos, numéro d’agrément ou autorisation d’organismes agréés par l’AMF d’acteurs autorisés. Ils se créent ensuite de fausses adresses internet ou e-mails ressemblant fortement à celles des professionnels légitimes en ne changeant souvent qu’une seule lettre.

Puis, ils envoient aux épargnants un formulaire en ligne leur promettant des placements lucratifs. En le remplissant, ces derniers leur fournissent ainsi un certain nombre d’informations personnelles : nom, e-mail, numéro de téléphone. À partir de là, les escrocs recontactent ces personnes. Ils les persuadent alors de « conclure cet investissement présenté comme une opportunité unique, à saisir très vite ». En confiance, les victimes finissent par effectuer un voire plusieurs virements. De l’argent qu’elles ne reverront malheureusement jamais.

Selon les témoignages recueillis par l’AMF, les épargnants lésés ont déclaré avoir fini par céder sous la pression, sans procéder aux vérifications recommandées. « Personne n’est à l’abri de ce type d’arnaques, y compris des investisseurs expérimentés » a expliqué le gendarme de la finance.

Quels sont les bons réflexes pour éviter les pièges ?

Dans leur communiqué, l’AMF et les associations de professionnels rappellent les bons réflexes à adopter pour éviter les arnaques. Le premier étant de ne jamais donner suite à ce genre de sollicitation sans avoir effectué des vérifications minutieuses.

Pour commencer, vous pouvez vous rendre sur le site de l’AMF pour y consulter la liste noire des acteurs et sites non-autorisés. Toutefois, certains escrocs arrivent à passer entre les mailles du filet. Si son nom ne figure pas sur cette liste, il convient tout de même de procéder à d’autres vérifications :

  • Contactez la société qui vous aurait sollicitée pour vous assurer que la proposition qu’on vous a faite provient bien d’elle.
  • Comparez à la lettre près l’adresse du site internet et l’adresse e-mail de votre interlocuteur avec les adresses de la société légitime.
  • Interrogez l’association professionnelle dont votre interlocuteur prétend être membre.

Dans tous les cas, tant que vous n’êtes pas sûr de l’identité de votre interlocuteur, ne lui communiquez jamais vos informations personnelles. Prenez votre temps pour effectuer tous les contrôles nécessaires et méfiez-vous des promesses un peu trop alléchantes. Comme le rappelle l’AMF, « il n’y a pas de rendement élevé sans risque élevé ».

Pour aller plus loin :