Le déclin des fonds en euros se poursuit

21/11/2019

En matière d'assurance-vie, le déclin de l'attractivité des fonds en euros se poursuit. Entre la baisse de leur rendement à court terme et un risque d'illiquidité à plus long terme, l'avenir de ces placements s'assombrit.

L’avenir des fonds en euros s’assombrit encore un peu plus. Ces produits financiers continuent pourtant de séduire les épargnants sensibles à la protection de leur capital. Aujourd’hui encore, leurs encours s’élèvent à 1600 milliards d’euros et constituent 80% des sommes placées en assurance-vie. Néanmoins, le déclin des fonds en euros amorcé depuis quelques années se poursuit. Les taux négatifs ont un impact sévère sur ces investissements et accélèrent le recul des rendements. Dans un tel environnement, il semble de plus en plus compliqué pour les assureurs de garantir les capitaux des fonds en euros.

Un durcissement de la réglementation

Depuis 2016, le cadre réglementaire des produits d’épargne a beaucoup évolué, notamment avec la mise en place de la loi Sapin 2. Mais l’article 49 (ex-article 21 bis) a soulevé de nombreuses inquiétudes. Car pour garantir la stabilité du système financier et protéger les épargnants, les pouvoirs du Haut conseil de stabilité financière (HCSF) ont été étendus au secteur de l’assurance. Ainsi, cette autorité financière pourra limiter temporairement les rachats, les arbitrages et les versements d’avances sur les contrats en cas de crise majeure. Et ces mesures s’appliquent à l’ensemble des contrats d’assurance-vie, aussi bien sur les fonds en euros que sur les unités de compte.

Malgré tout, une difficulté essentielle demeure. Le volume des placements sur les fonds en euros dans les contrats d’assurance-vie reste toujours très élevé. Le risque systémique ne semble donc pas près de diminuer.

Vers une nouvelle orientation

Dans l’état actuel du marché, l’inquiétude principale des compagnies d’assurance est certainement une hausse brutale des taux d’intérêt qui viendrait déprécier la majorité des titres détenus en portefeuille. Dans cette hypothèse, les assureurs qui garantissent ces capitaux, rencontreraient les plus grandes difficultés à répondre à un rachat massif sur les fonds en euros. Même en cumulant les provisions pour participations aux excédents et les réserves de capitalisation, ils pourraient ne pas disposer des liquidités nécessaires.

L’avenir des fonds en euros apparait donc très préoccupant. Entre érosion des rendements à court terme et risque d’illiquidité à plus long terme, leur avenir s’assombrit. Alors les épargnants vont-ils devoir s’orienter vers de nouveaux types d’investissements ? Une épargne tournée vers les entreprises serait peut-être une piste pour créer des produits attractifs, tant sur le plan du rendement que fiscalement. A condition toutefois de faire son deuil de la garantie en capital que les fonds en euros offraient. Un changement de culture pour les français en somme… rien que cela.

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