Le CAC 40 bat son record historique

06/11/2021

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Le CAC 40 bat son record historique

7 018,31 points ! C’est le seuil historique qu’a atteint le CAC 40, vendredi 5 novembre. Jamais, depuis sa création en 1987, le principal indice boursier de la Bourse de Paris n’était parvenu à un tel niveau. Il faut dire que toute la semaine, le CAC 40 a enchaîné les records. Mardi 3 novembre, l’indice parisien a d’abord dépassé son précédent record, datant du 4 septembre 2000 et s’établissant à 6 922,33 points, en clôturant à 6 927,03 points. Un record détrôné dès le lendemain en atteignant 6 948,27 points en clôture, puis en franchissant le seuil historique des 7 000 points le vendredi. Un emballement qui serait dû à l’action des banques centrales et aux performances du secteur du luxe, mais qui reste toutefois à relativiser.

Des liquidités abondantes

Suite à la crise sanitaire engendrée par la Covid-19, les banques centrales ont mis en place des mesures de soutien exceptionnelles afin d’éviter au maximum une crise économique. Depuis le printemps 2020, elles injectent notamment, chaque mois, près d’une centaine de milliards de dollars dans l’économie. L’argent coulant à flots, les principaux indices boursiers de la planète ont pu rattraper leurs pertes. En effet, cette abondance de liquidités a permis de maintenir des taux bas, ce qui a eu pour effet à la fois de faciliter les financements et de rendre les actions plus rentables que les obligations.

C’est ainsi que le CAC 40, qui était tombé à 3 632,06 points en mars 2020, à réussi à franchir les 7 000 points vendredi dernier. Et que l’économie française a pu retrouver son niveau d’avant la pandémie dès la fin de l’été. De plus, l’arrivé des vaccins contre la Covid-19, en novembre 2020, a également dopé l’activité des marchés, leur laissant entrevoir une sortie de crise.

Le rôle rassurant des banques centrales

Cependant la Fed, la banque centrale américaine, a annoncé mercredi 3 novembre qu’elle allait commencer à réduire ses achats d’actifs. Son président, Jerome Powell, ayant assuré que la réduction des achats s’ajusterait à la situation économique et que les taux directeurs ne devraient donc pas encore augmenter. Cette annonce n’a pas inquiété les marchés.

Par ailleurs, de nombreux investisseurs auraient le sentiment que les banques centrales vont tout faire pour tenter de maîtriser l’inflation et limiter la remontée des taux d’intérêt. Selon plusieurs économistes, les banques centrales cherchent avant tout à éviter tout choc et toute politique monétaire qui pénaliseraient les marchés.

Les valeurs du luxe et de l’industrie

Autre facteur qui a aidé le CAC 40 à s’envoler, c’est que les marchés se concentrent sur des valeurs affichant de bonnes performances. Et particulièrement, celles du luxe. Ces dernières pèsent d’ailleurs plus d’un quart de la cote parisienne. Depuis le début de l’année, le géant mondial du luxe LVMH, qui représente à lui seul près de 15 % de la capitalisation du CAC 40, a bondi de 37 %. Le groupe Hermès a, quant à lui, pris 67 %. De son côté, l’Oréal, qui compte pour environ 10 % du CAC 40, a bondi de 33 %.

À noter que des valeurs industrielles ont également affiché de bonnes performances. L’entreprise Saint-Gobain a, en effet, vu ses valeurs bondir de 63 % depuis le 1er janvier. Tout comme ArcelorMittal, dont les actions ont augmenté de 52 % depuis le début de l’année. Ces dernières ont notamment bénéficié de la réouverture des économies et de la hausse du coût des matières premières.

Des performances encore supérieures avec les dividendes

Mais ce record historique du CAC 40 reste tout de même à relativiser, dans la mesure où il ne reflète pas réellement les performances des actions françaises.

En effet, le CAC 40 mesure uniquement l’évolution du cours de bourse des sociétés qui le composent. Et ce, sans prendre en compte les dividendes qu’elles ont distribués. Dividendes prise en compte, le CAC 40 NR (pour « Net Return » est à plus de 15 000 points. Dans ce contexte, le CAC 40 NR a en réalité battu son record du 4 septembre 2000 au printemps 2007. Ce dernier record du CAC 40, du vendredi 5 novembre, tient donc davantage du symbole.

Pour aller plus loin :

  • Retrouver l’article d’origine sur Le Monde