« Si on veut réussir, si on veut avancer, on n’a pas d’autre choix que de travailler davantage ». Voilà ce qu’a réaffirmé Emmanuel Macron, le 26 octobre dernier, sur le plateau de France 2. Évoquant son projet de réforme des retraites, il a expliqué qu’il n’y avait pas d’autre solution que de repousser l’âge légal de départ en retraite. Le président de la République a ainsi réitéré sa volonté de le décaler progressivement, dès l’été 2023, pour atteindre 65 ans d’ici 2031. De quoi faire réagir aussitôt les syndicats.
Quatre mois par an
Emmanuel Macron a commencé par expliquer que si la réforme des retraites ne se faisait pas, il n’y aurait que deux autres solutions pour continuer à financer les pensions :
- Augmenter les cotisations retraites des travailleurs, ce qui impacterait considérablement leur pouvoir d’achat. En effet, en 2027, les travailleurs devraient payer en moyenne 400 euros de cotisations de plus par an.
- Baisser les pensions, ce qui précariserait encore plus de nombreux retraités.
Selon le Président, la meilleure solution pour réduire le déficit du système de retraite et continuer de financer les pensions est donc de travailler plus longtemps. « À partir de l’été 2023, nous devrons décaler de manière progressive l’âge légal de départ en retraite de quatre mois par an » a-t-il précisé. Ainsi, cet âge légal de départ en retraite passerait de 62 ans à 63 ans en 2025, à 64 ans en 2028 et à 65 ans en 2031.
La question de l’âge pivot, proposé en 2019, ne serait donc plus d’actualité.
Des concertations en cours
Toutefois, Emmanuel Macron n’a pas exclu la possibilité d’un départ à la retraite à 64 ans. À condition que, l’on augmente le nombre de trimestres cotisés, ce qui permettrait d’augmenter la durée de travail nécessaire pour un départ en retraite à taux plein. Soit 172 trimestres, équivalents à 43 ans, pour les personnes nées à partir de 1973.
De même, le président de la République a tenté de rassurer les travailleurs handicapés et ceux exposés à l’amiante. Pour eux, « rien ne changera ». En revanche, concernant les carrières longues, c’est-à-dire les personnes qui ont commencé à travailler avant 20 ans, il a expliqué qu’un petit effort allait leur être demandé. « Aujourd’hui, ils peuvent partir à 60 ans, pas à 62 ans. On leur demandera de travailler un peu plus longtemps, mais il faut définir le bon seuil. Ils ne pourront pas partir dès 60 ans. Mais on ne leur demandera pas d’aller à 63 ans ou plus ».
Si l’intervention télévisée d’Emmanuel Macron n’a rien dévoilé de nouveau sur ce projet, elle n’a cependant pas manqué de faire réagir les syndicats. Dès le lendemain, la CFDT a posté sur Twitter, ses premières propositions concernant la pénibilité et l’emploi des seniors.
Pour aller plus loin :
- Revoir l’intervention télévisée d’Emmanuel Macron
- S’informer en matière de retraite
- Retrouver l’article d’origine sur Les Échos Investir