Aux États-Unis, l’inflation a atteint son plus niveau depuis quarante ans. 7,9 % en février dernier. Pour faire face, la FED a confirmé lors de sa dernière réunion de politique monétaire du 6 avril sa volonté d’accélérer la remontée de ses taux d’intérêt et la réduction de son bilan. C’est ce que révèlent les « minutes », le compte-rendu de cette réunion. En ne renouvelant pas certaines obligations de son portefeuille arrivées à terme et en ne réinvestissant pas l’argent issu de leur remboursement, la Fed pourrait ainsi réduire son bilan à hauteur de 95 milliards de dollars par mois maximum. Soit 1 100 milliards de dollars par an. En raison des achats massifs d’obligations durant la crise du Covid-19, ce bilan avait atteint 9 000 milliards de dollars.
La Fed resserre sa politique monétaire
Les « minutes » rapportent également la volonté de la Réserve fédérale américaine d’intensifier ces tours de vis. « De nombreux participants ont souligné qu’une ou plusieurs hausses de 50 points de base (un demi pourcent) pourraient être appropriées lors de réunions futures. En particulier si les pressions inflationnistes restent élevées ou s’intensifient ».
Une décision plus ou moins attendue. Quelques jours plutôt, Lael Brainard, une économiste américaine siégeant à la Réserve fédérale, avait annoncé qu’une réduction rapide du bilan pourrait débuter dès le mois de mai. Ce qui avait provoqué un emballement sur le marché des obligations d’États et suscité une légère tension sur le rendement des Treasuries à 10 ans.
La hausse des taux s’intensifie
La Fed avait déjà commencé à relever ses taux en mars. Mais, en raison des incertitudes liées à la guerre en Ukraine, elle avait choisi de ne les augmenter que d’un quart de point de pourcentage. Ces derniers se situaient donc entre 0,25 % et 0,50 %.
Mais le 4 mai dernier, la Réserve fédérale américaine a finalement relevé son principal taux d’intérêt d’un demi-point. Soit la plus forte hausse depuis près de 22 ans. Le taux des fonds fédéraux (« fed funds ») a ainsi été relevé entre 0,75 % et 1 %. Comme l’ont rapporté Les Échos Investir ; le président de la Fed a appelé les Américains qui souffrent de l’inflation « à tenir bon le temps que la banque centrale prenne les mesures nécessaires pour l’endiguer ».
De nouvelles hausses seraient attendues. Cependant, Jerome Powell a précisé que des hausses de taux de trois-quarts de points n’étaient pas « activement » envisagées par les membres du Federal Open Market Committee (FOMC).
Une réduction du bilan plafonnée
De nombreux banquiers centraux se sont montrés favorables à ces orientations. Lors de la dernière réunion de politique monétaire du 6 avril, ils s’étaient d’ailleurs montrés favorables à des plafonnements mensuels de réductions des actifs. 60 milliards de dollars pour les titres d’États américains et 35 milliards de dollars pour les titres adossés à des créances hypothécaires (MBS).
Le 4 mai, la Fed a également annoncé qu’elle allait commencer à réduire son bilan dès le mois prochain. Le FOMC a alors précisé que cette réduction serait plafonnée à 47,5 milliards par mois en juin, juillet et août. Puis à 95 milliards par mois à partir de septembre.
Pour aller plus loin :
- Comprendre le rôle de la Fed
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