Inflation : qu’est-ce qui attend les marchés boursiers en 2022 ?

20/12/2021

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Inflation : ce qui attend les marchés boursiers en 2022

2021 a été marquée par le rebond des Bourses occidentales. La plupart ont dépassé leurs sommets d’avant la pandémie de Covid-19. Ainsi, le 17 décembre, en France, le CAC 40 a atteint 25 %. En Allemagne, le DAX a grimpé de plus de 13 % et le FTSE britannique de plus de 12 %. Même tendance de l’autre côté de l’Atlantique. Wall Street a vu le S&P 500 gagner 24 %, le Dow Jones 16 % et le Nasdaq 18 %. Et cela, malgré les vagues successives relatives à l’apparition des nouveaux variants comme Delta et Omicron. Mais rien n’est gagné pour 2022. Entre la réduction progressive des aides des États et la flambée des prix, l’inflation pourrait venir jouer les troubles fêtes.

Jongler entre flambée de prix et réduction des aides d’État

C’est un exercice périlleux qui attend les marchés boursiers en 2022. Ils vont devoir réussir à jongler entre la flambée des prix à la consommation et la fin progressive des soutiens monétaires.

En effet, dans certains pays, la hausse des prix a atteint des records. Aux États-Unis, par exemple, ces derniers ont augmenté de +6,8 % sur un an en novembre, contre +4,9 % en zone euro. Mais, ce qui inquiète, c’est que cette montée des prix n’est pas finie. Elle devrait même perdurer en 2022, alors que les aides mises en place par les États, suite à la pandémie de Covid-19, vont commencer à être revues à la baisse.

Effectivement, les banques centrales avaient déjà prévu de diminuer progressivement leur soutien monétaire au cours du premier trimestre 2022. Elles n’écartent plus maintenant de devoir aussi augmenter leurs taux directeurs, au grand dam des investisseurs.

Ainsi, alors que la Réserve Fédérale aux États-Unis avait annoncé en juin dernier, ne pas prévoir d’augmenter ses taux avant 2023, elle vient de revenir sur cette décision. Désormais, elle prévoirait trois hausses en 2022.

Pour l’heure, la BCE (banque centrale européenne) n’a annoncé aucune hausse des taux, préférant se « donner du temps ». En effet, comme l’a expliqué Franck Dixmier, directeur des gestions obligataires d’Allianz Global Investors, à Money Vox, « une action trop rapide ou trop forte pèserait sur une croissance encore fragile et sur les actifs risqués comme les actions ».

Une plus grande volatilité des marchés boursiers

Ces soutiens monétaires ont notamment permis aux investisseurs de continuer à profiter, depuis deux ans, de taux très bas. Mais la fin de ces aides, arrivant plus rapidement que prévu, ne leur a pas laissé beaucoup de temps pour s’adapter à la situation. En effet, ce n’est qu’en novembre dernier que Jerome Powell, le président de la Fed, a déclaré que l’inflation devrait finalement s’installer dans la durée.

Toutefois, Jim Cielinski, responsable mondial de la gestion obligataire chez Janus Henderson, a relativisé la situation. « Si les banquiers centraux parviennent à éviter la panique et à contenir les pressions actuelles sur les prix, les marchés devraient afficher une plus grande volatilité mais en sortir relativement indemnes, soutenus par la reprise des flux de trésorerie et des bénéfices des entreprises ».

Toutefois, si l’arrivée des vaccins fin 2020 et les différentes mesures de relance les avaient stimulé, les entreprises pourraient pâtir des pénuries de matières premières dans les mois à venir. Comme l’a précisé Vincent Marioni, directeur des investissements crédit d’AllianzGI, « il faudra également être vigilant à l’égard du niveau d’endettement de certaines entreprises, favorisé par le bond des opérations de fusions-acquisitions ».

Pour aller plus loin :

  • Retrouver l’article d’origine sur Money Vox