Impact des taux d’intérêts négatifs sur l’assurance-vie

28/09/2019

L'impact des taux d'intérêts négatifs sur l'assurance se fait durement ressentir et les professionnels durcissent les conditions d'accès aux fonds €uros

Une rémunération devenue difficile

De grands groupes tels que Generali France ou Allianz France ont très récemment annoncé une baisse notable de la rémunération des fonds euros devant le niveau sans précédent des taux d’intérêts. En effet, l‘impact des taux d’intérêts négatifs sur l’assurance-vie risque de changer la nature des placements car les assureurs rencontrent les plus grandes difficultés à rémunérer convenablement leurs investissements dans ces conditions. Et si l’on en croit ces experts, la situation semble devoir perdurer d’où leur volonté d’orienter les français vers de nouveaux supports. Car il ne faut pas oublier que l’assurance-vie occupe une place prépondérante en matière de placement pour les Français.

Même les dirigeants de la Fédération française des sociétés anonymes d’assurance (FFSAA) préconisent un changement de modèle d’épargne. Monsieur Jean-Laurent Granier, leur nouveau président, s’alarme de ces taux négatifs qui créent une situation des plus nouvelles.

Le durcissement des conditions d’accès

Certains leaders de l’assurance-vie comptent remédier à cette conjoncture difficile en renforçant les conditions d’investissements dans les fonds euros. Chez Allianz par exemple, des changements interviennent à compter du 1er octobre. En effet, pour un placement supérieur à 1 million d’euros, la moitié devra être investie sur des supports en Unités de Compte. Au-delà de 10 millions, c’est 90% qu’il faudra investir ainsi dans des supports en UC.

L’âge d’or des fonds euros semble donc dépassé selon ces spécialistes. Les taux négatifs incitent les assureurs à proposer de nouveaux supports. Ils songent à des produits de substitution plus attractifs à long terme dans l’environnement financier présent.

Un placement sans risque à faible rendement

L’assurance-vie reste pour autant le placement préféré des épargnants en France avec 1 750 milliards. Et, les fonds euros qui séduisaient pour la garantie du capital qu’ils offraient, en représentent encore plus des deux tiers. Mais l’exercice devient difficile aujourd’hui, sinon impossible pour les assureurs, puisqu’il leur faut accepter de perdre (un peu) d’argent pour être certain d’en récupérer la plus grande part. Comment, dans cette situation, pouvoir continuer à proposer une garantie du capital ?

Cette situation anormale est notamment due aux récentes politiques monétaires des banques centrales qui ont eu un lourd impact sur ces taux d’intérêts. Les crises économiques successives ont contraint les banques centrales à tant ouvrir les vannes d’argent frais que cela a provoqué une chute des taux d’intérêts.

Une situation qui pourrait cependant ne pas durer

Mais Gérard Beckerman, président de l’Afer, ne partage pas ces point-de-vues alarmistes. Il reste convaincu du bienfondé des placements dans les fonds euros. Pour lui, les taux négatifs ne sauraient perdurer. Monsieur Beckerman évoque la possibilité d’utiliser les réserves accumulées par les compagnies d’assurance pour garantir la rémunération des fonds euros. Pour le dirigeant de l’Afer, ce serait le moyen de limiter l’impact des taux d’intérêts négatifs sur l’assurance-vie en attendant le retour à la normale.

Pour aller plus loin :

  • Consulter l’étude de la FFA