Le bras de fer entre la Maison Blanche et les Républicains fait trembler la bourse américaine. Si les négociations ne sortent pas de l’impasse d’ici le 1er juin, les Etats-Unis seront en défaut de paiement sur de nombreux emprunts. Une situation qui pourrait plonger l’économie mondiale dans une véritable crise.
Des négociations sans fin
Le 1er juin approche à grands pas. À cette date, les Etats-Unis devront trancher : le plafond de la dette américaine sera-t-il réhaussé ? Si aucun accord n’est trouvé, les Etats-Unis pourraient être en défaut de paiement sur de nombreux emprunts. Malgré une deadline qui approche, les négociations entre la Maison Blanche et les Républicains semblent au point mort. Vendredi 19 mai, le chef des républicains à la Chambre des représentants, Kevin McCarthy, a annoncé une pause dans les pourparlers, qualifiés de « non-productifs ». Les Républicains réclament de nombreuses coupes budgétaires pour maintenir l’économie à flot. « On ne peut pas dépenser davantage d’argent l’année prochaine », a souligné le chef de file des Républicains.
La Maison Blanche a reconnu qu’elle rencontrait de « réelles différences » avec l’opposition républicaine rendant les discussions « difficiles ». La date butoir du 1er juin oblige les deux camps à regagner rapidement la table des négociations pour trouver des solutions. Cependant, les deux camps se montrent pessimistes quant à la possibilité d’un accord. Selon Kevin McCarthy, le président Joe Biden pourrait « davantage s’accommoder d’un défaut que d’un accord ». Une position qui fait souffler un vent de panique sur Wall Street.
Wall Street en perte de vitesse
Jeudi 18 mai, tout allait pour le mieux à Wall Street. L’indice S&P 500 anticipe une résolution des négociations sur le plafond de la dette et bat son record des neuf derniers mois. Mais les annonces présidentielles changent rapidement la donne. Vendredi 20 mai, les cours ont clôturé en baisse : -0,33 % pour le Dow Jones, -0,24 % pour le Nasdaq et -0,14 % pour le S&P 500. Le dollar a, lui aussi, perdu du terrain.
La Maison Blanche n’a pas hésité à enfoncer le clou avec une estimation choc. En cas de défaut de paiement, Wall Street perdrait près de la moitié de sa valeur, soit 45 %, dans les mois qui suivent. Un tel scénario viendrait impacter toute l’économie américaine. Le taux de chômage bondirait de 5 points. Conséquence directe, le « baromètre de la peur » sur les marchés, l’indice VIX, a progressé de 5 points. L’échec des négociations mènerait inévitablement vers le scénario le plus redouté par les investisseurs du monde entier : le défaut de paiement de la première économie mondiale.
Défaut de paiement : le scénario catastrophe ?
Dans ce contexte incertain, le président de Réserve fédérale (Fed), Jerome Powell, cherche à rassurer les investisseurs. « Nous n’avons pris aucune décision (pour la réunion en juin) sur un renforcement supplémentaire de la politique monétaire ». Toutefois, si l’issue de la réunion du 1er juin est le défaut de paiement, cette décision se répercutera sur la politique des taux. Les marchés boursiers, qui espéraient venir à bout du cycle de hausse des taux, pourraient alors essuyer une 11e hausse.
Cependant, la pression monétaire n’est pas si forte que le laisse penser la courbe des taux directeurs. Il faut rappeler que les taux d’intérêt réels sont encore négatifs. Malgré l’ombre d’une crise financière, les marchés semblent tenir le cap, tout comme l’économie américaine. Il semblerait que le scénario catastrophe soit finalement peu probable. Surtout que le président Joe Biden brigue un second mandat à la Maison Blanche. Un défaut de paiement serait un véritable coup dur pour les prochaines élections. « Je pense toujours que nous serons capables d’éviter un défaut » de paiement, a-t-il assuré en marge du sommet du G7 à Hiroshima. Réponse le 1er juin.
Pour aller plus loin :
- Suivez l’évolution des négociations avec les points presse sur le site de la Maison Blanche
- S’informer en matière de Marchés financiers
- Retrouver l’article d’origine sur Les Echos