Des propositions pour améliorer la retraite des femmes

01/10/2021

propositions-améliorer-retraite-femmes
Des propositions pour améliorer la retraite des femmes

Selon un sondage Odoxa pour Groupama, un grand nombre de Français envisagent la retraite avec inquiétude. 73 % des personnes interrogées craignent de subir une importante baisse de leur pouvoir d’achat, en particulier les femmes. Une crainte justifiée à en croire les chiffres communiqués en mai par la Direction de la recherche des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees). En moyenne, les femmes toucheraient une retraite 40 % inférieure à celle des hommes. Face à ce constat alarmant, un colloque était organisé mercredi 29 septembre par Groupama. L’objectif était de plancher sur la question et de tenter de proposer des solutions.

Des inégalités salariales et professionnelles

Bien que l’écart tende à se réduire chez les retraités les plus jeunes, les femmes perçoivent toujours des pensions de retraite inférieures à celles des hommes. Selon le rapport de la Drees, « Les retraités et les retraites », les femmes auraient perçu une pension moyenne de 1 145 euros contre 1 945 euros pour les hommes. Une différence qui serait le reflet de la vie professionnelle des femmes.

Si les inégalités salariales sont une des causes de cette inégalité, elles ne sont pas les seules. Effectivement, les carrières professionnelles souvent « hachées » des femmes sont une autre explication. D’après le sondage réalisé par Odoxa, 43 % des Françaises ont déclaré connaître ou avoir connu une situation de fragilité. “Parmi elles, 22 % sont (ou ont été) en cessation d’activité, 10 % en activité non salariée, 20 % en congé parental et 16 % sont (ou ont été) mères célibataires”. Des situations de fragilité qui influencent leur carrière. Les femmes ont alors tendance à se tourner vers des secteurs moins rémunérateurs. Elle accèdent également plus difficilement à des postes à responsabilités.

Les femmes rencontrent donc également plus de difficultés que les hommes pour mettre de l’argent de côté pour leur retraite. Selon Gaël Sliman, le président d’Odoxa, « 47 % des femmes interrogées voudraient mettre de l’argent de côté pour compléter leur retraite, mais n’y parviennent pas ». Et celles qui y parviennent réussiraient à épargner environ 178 euros par mois. Soit 42 euros de moins que la moyenne des Français.

Quelles solutions pour réduire ces disparités ?

En France, des trimestres supplémentaires d’assurance retraite sont déjà octroyés aux femmes pour la naissance d’un enfant. Mais cela reste insuffisant. Ainsi, lors du colloque, organisé mercredi dernier par Groupama, des pistes ont été évoquées pour réduire ces inégalités.

Marie-Pierre Rixain, députée La République En Marche de l’Essonne, a notamment cité le « splitting » (scission en anglais). Un dispositif déjà mis en place sous certaines conditions en Allemagne, au Royaume-Uni, au Canada et obligatoire en Suisse. Il permettrait aux femmes de percevoir une meilleure pension de retraite. Il s’agit de réunir les droits de retraite acquis par un couple marié ou pacsé puis de les partager. En cas de divorce ou rupture du pacs chaque membre du couple perçoit la moitié des droits communs acquis pendant leur union. Ce partage peut également intervenir au moment du décès d’un des conjoints. « Le partage des trimestres accordés pour l’éducation des enfants est déjà possible, il est donc possible de proposer aux conjoints de partager des points » a précisé la députée. Toutefois, elle a insisté sur le fait qu’il faudra être vigilant en cas de séparation afin d’éviter les tensions et les rapports de force.

Une autre proposition avancée lors de ce débat était que ce partage « se fasse tous les ans et qu’il devienne une habitude de vie ».

En attendant que ces propositions se concrétisent, la présidente de la délégation aux droits des femmes à proposé une loi pour « une égalité économique et professionnelle réelle ». Son article 7 prévoirait des quotas visant à imposer plus de femmes à la direction des entreprises. Ce texte, déjà adopté à l’unanimité à l’Assemblée nationale en mai dernier, doit passer devant le Sénat en octobre. La majorité espère qu’il sera adopté d’ici la fin de l’année.

Pour aller plus loin :