Suspendu en raison de la pandémie de Covid-19, le projet de réforme des retraites avait provoqué un important conflit social. Cependant, ce dossier serait revenu sur le devant de la scène lors d’un déplacement d’Emmanuel Macron dans le lot. Jeudi 3 juin, il a effectivement expliqué que de nouvelles mesures pourraient être envisagées « dans les mois qui viennent ». Bien qu’il ait indiqué que « la réforme initiale ne pouvait être reprise en l’état », il a expliqué que des décisions difficiles devraient être prises et que rien n’était exclu.
Recul de l’âge légal de départ à la retraite
Une des premières pistes envisageables serait le recul de l’âge légal de départ à la retraite de 62 à 64 ans. Bien que celle-ci risque de susciter de vives réactions, elle permettrait de redresser les finances du régime des retraites. Ces dernières ont été fortement impactées par la crise sanitaire liée au Covid-19.
Dans son dernier rapport annuel, le Conseil d’orientation des retraites (COR) explique que le solde du régime s’est fortement dégradé en 2020. Quasiment à l’équilibre en 2019, le besoin de financement serait passé d’un milliard en 2019 à 18 milliards en 2020. Soit 0,8 % du PIB.
Le déficit aurait ainsi atteint 13 milliards d’euros. Et cela, en dépit du transfert exceptionnel des 5 milliards d’euros du Fonds de réserve des retraites.
D’après une source proche du dossier et citée par Reuters ; « un des postes de dépenses les plus lourds et un des moyens les plus rapides pour récupérer un peu d’argent (…), ce sont les retraites ».
Augmentation des minima de pensions
Afin d’adoucir cette mesure, qui pourrait s’avérer explosive, le gouvernement envisagerait également d’augmenter le minimum des pensions pour tous les retraités.
Une piste déjà évoquée dans le premier projet de réforme des retraites. Emmanuel Macron avait promis de relever ce minimum à 1 000 euros en 2022 ; pour toutes les personnes ayant effectué une carrière complète. Et à partir de 2025, ce minimum devait être maintenu à 85 % du smic.
Mais pour le président, cette réforme des retraites ne serait pas encore sa priorité. Pour l’heure, sa « priorité absolue » est « la question du travail et de la reprise d’activité ». « Mon objectif de cette semaine c’est de rouvrir en bon ordre la vie économique de notre pays », a-t-il expliqué lors de son déplacement.
Des perspectives relativement optimistes
Avec la crise, les cotisations retraites ont reculé. Les finances du régime des retraites se sont détériorées en 2020. Et cela, malgré la diminution des dépenses liées à la surmortalité des retraités.
Toutefois, les projections du COR seraient plus optimistes qu’en novembre 2019. Pour rappel, ces dernières prévoyaient un déficit de 23,5 milliards d’euros en raison de la crise. Or, selon le Conseil d’orientation des retraites, le retour à l’équilibre pourrait être envisagé au milieu des années 2030. De même, en fonction des scénarios retenus, le solde varierait même entre +2,1 % et -0,7 % du PIB en 2070.
En attendant, même si le chantier de réforme des retraites recommence à faire parler, tout va dépendre du contexte social et de la situation économique du pays à la sortie de la crise sanitaire.
Pour l’heure, le président de la République attendrait les préconisations des « meilleurs experts internationaux ». Alors que certaines sources évoquent des décisions pour cet été, il aurait expliqué qu’un débat avec les Français, les représentants des organisations syndicales et patronales, et les forces politiques devrait avoir lieu.
Pour aller plus loin :
- Consulter le dernier rapport annuel du COR
- Suivre l’actualité en matière de retraite
- Retrouver l’article d’origine sur Investing.com