Crédit immobilier : les refus de prêts se multiplient

20/11/2020

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Crédit immobilier : les refus de prêts se multiplient

En 2020, le taux de refus des dossiers de prêts immobiliers a été multiplié par deux par rapport à 2019. Et les taux immobiliers n’y sont pour rien. En effet, ces derniers affichent encore des niveaux très bas. Ce qui explique cette augmentation du nombre de refus de prêts immobiliers, ce sont les recommandations du Haut conseil de stabilité financière (HCSF). Fin 2019, ce dernier avait demandé aux banques d’être plus sélectives. Mais ce n’est pas la seule raison. La dégradation de la situation économique de nombreux emprunteurs en raison des deux confinements n’a pas arrangé les choses. Les courtiers s’attendent à un ralentissement du nombre de crédits accordés d’ici la fin de l’année.

Un taux de refus de prêts supérieur à 10 %

En septembre et octobre, le nombre de dossiers rejetés était en hausse. Selon le réseau de courtiers Vousfinancer, le taux de refus de prêts immobiliers a atteint 15 % des dossiers sur cette période. Ainsi, sur l’ensemble de l’année 2020, ce taux a été multiplié par deux en un an, passant de 5,5 % pour 2019 à 11,5 % cette année.

Mêmes constatations pour le courtier Cafpi. Alors que ce dernier enregistrait un taux de refus de 10 % en 2019, il prévoit que la part des dossiers qui n’obtiendront pas de financement en 2020 sera d’environ 14 %. Selon son directeur général adjoint, cette multiplication des refus de prêts immobiliers s’explique par « le durcissement des conditions d’accès au crédit par le HCSF. » Effectivement, fin 2019, ce dernier avait demandé aux banques de mieux respecter certaines règles. À savoir un taux d’endettement ne devant pas dépasser 33 % et des durées de prêts maximales de 25 ans.

Les ménages les plus modestes, ainsi que les salariés particulièrement touchés par la crise sanitaire (hôtellerie, tourisme, aéronautique…) sont donc les plus lésés par ces recommandations.

Un apport plus important

C’est une autre des recommandations du HCSF. Si auparavant certains dossiers pouvaient s’en passer, aujourd’hui, il faut obligatoirement un apport. Environ 10 % du montant de l’emprunt. Cela doit permettre de financer les frais de notaire et d’agence.
Mais cette somme est également à la hausse. Toujours selon le courtier Cafpi, le taux d’apport moyen des emprunteurs a augmenté entre le 3e trimestre 2019 et le 3e trimestre 2020 :

  • De 10,8 % à 12,1 % pour les primo-accédants
  • De 14,3 % à 16,2 % pour les autres accédants
  • De 6,8 % à 8,1 % pour les investisseurs

Avec cette recommandation, ce sont principalement les primo-accédants qui sont touchés. Souvent jeunes, ils n’ont généralement pas suffisamment d’épargne de côté pour se constituer cet apport.

Pour aller plus loin :