Budget 2024 : tout ce qui va changer pour votre portefeuille

29/09/2023

Le gouvernement a présenté fin septembre le budget 2024. Le mot d’ordre : hausse. Au programme : fin du bouclier énergétique, nouvelle taxe sur les autoroutes, révision des primes à la rénovation des logements. Attention, elles seront actées si le budget est voté. Voici tout ce qu’il faut savoir sur ces éventuelles évolutions dans votre budget en 2024.

Hausse des tarifs du gaz et de l’électricité

Le « bouclier tarifaire » qui protège les Français depuis 2021 va bientôt disparaître. Mis en place par le gouvernement, ce dispositif était destiné à limiter l’impact des hausses des tarifs du gaz et de l’électricité sur les consommateurs. A partir de 2024, les tarifs réglementés augmenteront encore de 10 %.

Pour rappel, depuis 2021, 23 millions de consommateurs ont déjà subi une hausse de 31 %. Si cette explosion tarifaire n’a pas vraiment impacté le portefeuille des Français, c’est grâce à ce fameux « bouclier tarifaire ». Actuellement, l’Etat prend en charge une partie de la facture. « 37 % de la facture d’électricité des Français », indiquait mi-septembre la ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher. La fin progressive de ce dispositif permettrait, selon les estimations gouvernementales, 10 milliards d’euros d’économies, soit plus de la moitié des économies prévues dans le budget pour 2024.

Taxation des autoroutes et des aéroports

En 2024, pour rétablir les finances, le gouvernement entend instaurer une nouvelle taxe sur les concessions autoroutières et les grands aéroports. Objectif : financer la transition écologique grâce aux 600 milliards d’euros de recettes récoltés. Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, assure que l’instauration de cette taxe n’aura pas de répercussion sur les tarifs des péages.

« Une hausse des taxes, c’est inévitablement une hausse », affirme le président de Vinci Autoroutes, Pierre Coppey. Cependant, selon le ministre de l’Économie, la forme juridique choisie pour ce nouvel impôt ne permet pas aux concessions autoroutières de répercuter la hausse. Quant aux entreprises aériennes, il a toutefois rappelé qu’elles étaient libres de fixer leurs tarifs. L’État, de son coté, ne fera pas peser de taxe supplémentaire sur les billets d’avion en 2024.

Rénovation : du nouveau côté primes

Afin de poursuivre les actions politiques pour soutenir la transition écologique, le gouvernement va soutenir financièrement la rénovation des logements en renforçant MaPrimeRénov’. Objectif : 200 000 rénovations pour l’année 2024. Si le budget est voté, le prêt à taux zéro sera prolongé pendant 4 ans. Attention, toutefois, les conditions évolueront notamment pour le financement de l’installation de dispositifs de chauffage fonctionnant aux énergies fossiles.

À MaPrimeRénov’ pourrait s’ajouter, en 2024, un nouveau dispositif : MaPrimeAdapt’. Cette aide est destinée aux propriétaires qui souhaitent adapter leur logement au handicap ou à la perte d’autonomie. « Au total, près de 5 milliards d’engagements sont prévus en 2024 pour accompagner les Français dans la rénovation de leurs logements, soit une hausse de 1,6 milliard d’euros des engagements par rapport à 2024 », annonce le gouvernement.

Inflation : la fiscalité et les prestations sociales en hausse

Au milieu de ces différentes hausses qui pourraient entamer le budget des Français, une bonne nouvelle demeure. En effet, le gouvernement envisage d’indexer le barème des impôts sur l’inflation et de le rehausser de 4,8 %. Toutefois, les contribuables ne verront pas immédiatement l’évolution. Il faudra attendre 2025 pour voir se concrétiser la réduction d’impôt promise par le gouvernement.

Afin de faire face à la hausse du coût de la vie subie par les Français, il est également prévu, en 2024, d’ajuster les retraites et les prestations sociales, avec des hausses respectives de 5,2 % et 4,6 %. Ces hausses seront effectives en avril prochain si le budget est voté.

Autres évolutions : un « score environnemental » et lutte contre la fraude fiscale

Avec ce budget 2024, l’État continue de faire pression sur les véhicules polluants. Pour les particuliers, comme pour les entreprises, les malus sur les véhicules les plus polluants sont relevés. A contrario, l’achat de voitures électriques profite toujours d’un « bonus écologique ». Cependant, son attribution et son montant seront corrélés à un « score environnemental ». Ce nouvel outil tiendra compte notamment de la distance d’acheminement des véhicules neufs.

En 2024, le gouvernement veut s’attaquer à la « sous-déclaration » du chiffre d’affaires des micro-entrepreneurs employés par les plateformes numériques. Le manque à gagner a été estimé à 800 millions d’euros en 2021. Parallèlement, l’État entend renforcer le pouvoir de contrôle de l’Assurance Maladie et des entreprises sur les arrêts maladie.

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