Dépassant les 8 000 points, l’indice CAC 40 marque un nouveau record, jeudi 7 mars. L’indice parisien surpasse ses concurrents européens grâce aux performances des grandes entreprises françaises.
Le CAC 40 passe la barre des 8 000 points
Record historique pour le CAC 40. Jeudi, l’indice parisien a passé les 8 000 points. Porté par les bons résultats des entreprises françaises cotées et la perspective d’une politique monétaire plus clémente de la BCE, ce score est d’autant plus spectaculaire qu’il vient couronner une remontée fulgurante. Pour rappel, comme la majorité des places boursières, la Bourse de Paris a subi un krach suite à la pandémie de Covid-19. Quatre ans plus tard, le CAC 40 a plus que doublé après avoir touché les 3 745 points le 18 mars 2020. « Le Covid s’est révélé être un formidable accélérateur », note Alexandre Hezez de Richelieu Gestion.
Le Covid-19, la guerre en Ukraine, les crises successives ne semblent pas avoir freiné l’évolution du CAC 40. Depuis mars 2020, il affiche en moyenne des gains de plus de 20 % par an, boosté par les profits croissants des grands noms français. À titre d’exemple, ces derniers devraient dépasser 140 milliards d’euros en 2023, pour la troisième année consécutive. « À chaque crise, les entreprises se sont adaptées et ont défendu leurs marges », analyse Alexandre Hezez pour la quotidien Les Échos.
Une poussée unique en Europe
L’essor de l’indice boursier français ne connaît pas d’équivalent en Europe actuellement. Ce succès est notamment dû à l’importante concentration de grandes entreprises cotées, 7 des 20 plus grandes sociétés d’Europe. De ce fait, la capitalisation du CAC 40 a progressé bien plus rapidement que les autres indices boursiers. Il a dépassé le FTSE londonien il y a un an.
Aujourd’hui, la capitalisation de l’ensemble des entreprises du CAC 40 pèse plus de 2 600 milliards d’euros, plus que le PIB français. Pour rappel, en 2007, l’indice parisien atteignait seulement 1 500 milliards d’euros. « Les membres du CAC 40 sont des champions européens, voire mondiaux, de leur secteur, et sont de plus en plus indépendants de la conjoncture française », souligne Alexandre Hezez.
Un succès indépendant de la conjoncture économique
Le record enregistré par le CAC 40 semble étonnant, alors que la conjoncture économique française se dégrade, mais il s’explique par les secteurs d’activités des entreprises cotées. « Les choix énergétiques (de la France NDLR) assurent une certaine compétitivité pour son industrie, elle dispose de ressources humaines grâce à l’immigration et a un système éducatif reconnu, dans les mathématiques et l’ingénierie notamment, et la marque France résonne à l’international, en particulier dans le luxe, tandis que son expertise est reconnue dans la transition énergétique par exemple », explique Vincent Juvyns de JP Morgan AM. Selon lui, ces points justifient la décorrélation de l’indice boursier et l’évolution de l’économie.
Cependant, tout n’est pas rose. Malgré la hausse des cours, les volumes négociés sont inférieurs aux niveaux atteints en 2000 et 2007, respectivement 1 milliard et 4 milliards de moins. Selon Vincent Juvyns, les valorisations sont toutefois plus saines aujourd’hui. Mais les chiffres ne trompent pas. Alors que les valeurs s’échangent en moyenne plus de 20 fois leurs bénéfices à Wall Street, les actions du CAC 40 s’échangent à environ 13,6 fois les bénéfices attendus au cours de l’année à venir. « Il n’y a pas d’exagération, le CAC 40 est moins cher aujourd’hui qu’il ne l’était au cours des dix dernières années », affirme Vincent Juvyns.
Pour aller plus loin :
- Approfondir la notion de CAC 40
- S’informer en matière de Marchés financiers
- Retrouver l’article d’origine sur Les Échos