Bourse : les femmes investissent moins que les hommes

16/03/2023

Dans son baromètre de l’épargne et de l’investissement, l’AMF montre que les femmes et les hommes n’ont pas les mêmes attitudes et les mêmes préférences en matière d’épargne et d’investissement. Si les femmes font autant d’effort d’épargne que les hommes, elles investissent moins en Bourse.

Face à l’investissement, les femmes moins confiantes

Les femmes n’ont pas les mêmes attitudes et les mêmes préférences que les hommes en matière d’épargne et d’investissement.

L’Autorité des marchés financiers (AMF) a publié, ce mois-ci, un rapport mettant en lumière les différences d’attitude entre les hommes et les femmes en matière d’épargne et d’investissement. Il en ressort un constat intéressant : les femmes montreraient moins d’appétit pour le risque. Conséquence, elles seraient peu nombreuses à investir en Bourse. « Les femmes représentent 42 % des investisseurs en bourse (actions cotées ou non cotées, obligations, fonds, ETF détenus dans le cadre d’un compte-titres ou d’un PEA), et les hommes 58 % », analyse le baromètre de l’AMF. « En 2022, elles ne représentaient que 30 % des investisseurs actifs, c’est-à-dire qui ont fait au moins une opération d’achat ou de vente en Bourse dans l’année », soit 430 000 femmes seulement, ajoute le gendarme des marchés financiers.

Ce comportement peut s’expliquer par plusieurs facteurs, dont l’aversion au risque (48 % contre 36 % des hommes). Elles sont moins nombreuses que les hommes à s’intéresser aux placements en actions, jugés trop risqués pour 79 % d’entre elles. Seules 15 % des interrogées disent avoir confiance dans les placements en actions. Au-delà des idées préconçues sur ce type d’investissement, l’AMF montre que les comportements d’investissement des femmes découlent de la vision qu’elles ont de leur situation économique. Ainsi, en 2022, près de la moitié des interrogées (47 %) se disent « inquiètes quant à l’évolution de leur situation financière personnelle ». Plus préoccupées que les hommes, elles prennent moins de risques et donc investissent moins.

Le manque de culture financière comme frein

Pourtant, malgré les écarts de salaires existants, l’effort d’épargne est sensiblement le même chez les femmes et les hommes (210 euros contre 280 euros par mois respectivement). Ce n’est pas le manque d’argent, ni le manque de connaissances financières qui freinent les femmes. En effet, le rapport de l’Autorité des marchés financiers montre que les hommes ont été à peine plus nombreux que les femmes à répondre correctement aux trois questions de connaissances posées par l’étude. Alors qu’en matière de placements et d’épargne, 29 % d’entre elles seulement, affirment s’y connaître, contre 42 % chez les hommes. Si le manque de culture financière est clairement énoncé par les interrogées comme un frein à l’investissement, c’est aussi le manque de confiance en leur capacité à réaliser des choix de placements qui ressort de cette étude.

Plus de la moitié des femmes interrogées disent « se tourner vers un conseiller ou vers des proches pour s’informer avant de souscrire un placement » (52 % contre 44 % des hommes). Ainsi, parmi celles qui détiennent des placements non garantis, moins d’un tiers ont souscrit à leur propre initiative. L’AMF note, cependant, que « la détention de placements non garantis croît avec l’âge et la situation professionnelle ».

Les jeunes générations de femmes prêtes à investir plus

Le rapport de l’AMF souligne un clivage générationnel dans le rapport des femmes à la finance. Les femmes de moins de 35 ans interrogées montrent plus d’intérêt pour la Bourse et sont plus nombreuses à vouloir investir. Ainsi, 39 % des femmes CSP + de moins 35 ans envisagent d’investir, contre 44 % des hommes. Cette proportion chute à 15 % des interrogées toutes tranches d’âge confondues. La généralisation de l’accès à l’information et les actions menées pour développer la culture financière semblent donc de nature à rééquilibrer la balance.

Les femmes CSP + de moins de 35 ans ont, selon le baromètre de l’AMF, aussi plus confiance en leur situation économique et financière que leurs aînées. Elles acceptent également davantage le risque : seules 36 % d’entre elles le refusent. L’évolution de l’attitude de la nouvelle génération tend à diminuer les différences de genres. Sur certains points, l’écart a disparu. « On note ainsi que les jeunes femmes CSP+ de moins de 35 ans sont aussi nombreuses que les hommes à déclarer détenir une épargne-retraite », note l’AMF.

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