La BCE met fin aux rachats massifs de dettes

13/12/2018

La BCE met fin à sa politique de rachats d'actifs

Décembre 2018 marque un tournant décisif dans la politique monétaire menée par la Banque centrale européenne (BCE). Mario Draghi, président de l’institution, a corroboré la fin des rachats massifs de dettes à compter du 31 décembre. Cette décision, pressentie depuis juin, vient mettre un coup de frein à la politique monétaire de la BCE plutôt accommodante.

Une politique monétaire de soutien de la zone euro

Courant juin 2018, les dirigeants de la BCE avaient déjà fait part de leur volonté de mettre fin à la politique de rachats massifs d’actifs. Mis en place en 2015, le programme de « quantitative easing » (QE) soutenait toute l’économie de la zone euro. Ainsi, depuis trois ans, la BCE a racheté 2 600 milliards d’euros d’obligations d’États européens auprès des banques européennes. Les liquidités ainsi injectées dans l’économie ont permis de stimuler la croissance et d’alimenter l’inflation. Écartant de ce fait le risque de déflation. Estimant l’économie européenne suffisamment vigoureuse, la BCE confirme donc bien la fin des rachats massifs de dettes des pays européens pour la fin décembre.

Certains risques pèsent sur l’économie européenne

Mais le gouverneur de la BCE reconnait cependant l’existence de certains facteurs de risques pour l’économie de la zone euro. En effet, les fortes tensions commerciales entre les États-Unis et la Chine menacent directement la bonne santé de l’économie européenne. Les incertitudes liées au Brexit avec la possibilité d’une sortie sans accord fragilisent aussi l’équilibre économique. A cela vient se rajouter le recul des PIB allemand et italien. Sans compter le ralentissement de l’inflation à 2% en novembre, contre 2,2% en octobre.

Tous ces facteurs ont amené la BCE à revoir ses prévisions à la baisse. Ainsi, la Banque centrale européenne escompte un PIB de 1,9% pour 2018 et de 1,7% pour 2019 (initialement de 1,8%). D’autre part, elle mise sur une inflation de 1,8% pour 2021.

Maintien des taux bas

Si décembre marque la fin des rachats massifs de dettes, Mario Draghi précise que la BCE maintiendra ses taux directeurs à leur plus bas niveau. Et ce, au moins jusqu’à l’été 2019.

Par ailleurs, la BCE s’engage à préserver de bonnes conditions de financement pour les États mais aussi pour les entreprises. Ainsi, l’institution de Francfort maintiendra son stock d’obligations anciennes, en les renouvelant à leur échéance aussi longtemps que nécessaire.

Enfin, le recours aux « Targeted longer-term refinancing operations » (TLTRO) reste toujours envisageable selon M. Draghi. En effet, ces prêts très avantageux à long terme consentis aux banques ont permis à celles-ci d’octroyer de très nombreux crédits, notamment aux ménages. Ces prêts arrivent à échéance en 2020, risquant de plonger les banques dans de graves difficultés. C’est pourquoi la BCE n’exclue pas d’accorder de nouveaux prêts aux banques pour parer à leur éventuelle pénurie de liquidité.

Pour aller plus loin :