Depuis plusieurs années, le rendement moyen des contrats d’assurance-vie en fonds euros ne cesse de baisser. Selon l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR), il est ainsi passé de 2,80 % en 2013, à 1,83 % en 2018, puis 1,28 % en 2020. Et cela devrait continuer. Alors que les assureurs devraient dévoiler les taux de rémunérations des fonds en euros pour l’année 2021 en décembre ou janvier, Generali a déjà annoncé une nouvelle baisse du rendement de son fonds euros.
Un rendement inférieur à celui du Livret A
Le rendement du fonds euros de l’assureur Generali est déjà passé de 1 % en 2019, à 0,8 % en 2020. « Pour 2022, on n’a pas encore pris de décision, mais je considère par exemple que 0,5 % serait déjà un très bon rendement », a déclaré Jean-Laurent Granier, le PDG de Generali France, aux Échos.
0,5 %, c’est actuellement le taux du Livret A. Or ce dernier est défiscalisé. Un fonds en euros étant soumis aux prélèvements sociaux (17,2 %), son rendement réel ne serait que de 0,41 %. Soit moins que le Livret A. Toutefois, selon Jean-Laurent Granier, il s’agirait quand même d’un rendement « considérable par rapport à des investissements majoritairement en obligations d’Etat qui rapportent 0 % ».
Tourner le dos aux fonds euros
L’objectif d’une telle démarche serait d’encourager les épargnants français à délaisser les fonds euros, au profit d’une nouvelle génération de contrats d’assurance-vie.
En effet, au fil des ans, les contrats d’assurance-vie en fonds euros sont devenus le placement préféré des Français. Offrant une garantie en capital, ils ont très vite conquis les épargnants à la recherche d’un placement sûr et rentable. Cependant, l’inflation du mois d’août et la baisse continue des taux d’intérêt les auraient rendus moins attractifs pour les particuliers. Et surtout, ils seraient plus coûteux pour les assureurs.
Nombre de ces derniers, chercheraient donc depuis quelque temps à dissuader leurs clients de réaliser des versements sur des fonds euros. Pour ce faire, ils diminueraient les rendements, plafonneraient les versements, appliqueraient des frais dissuasifs…
Quelles alternatives aux contrats en fonds euros ?
Les assureurs tenteraient de pousser leurs clients vers des contrats en unités de compte.
En 2019, la filiale française de Generali avait annoncé vouloir mettre fin aux « fonds euros roi ». Dans cette optique, Hugues Aubry, membre du comité exécutif de Generali France, a expliqué aux Échos : « On va lancer en 2022 des produits nouveaux dans lesquels il n’y aura pas de fonds euros ». Effectivement, l’assureur se préparerait à lancer un contrat proposant uniquement des unités de compte.
De même, l’association d’épargnants Gaipare, partenaire d’Allianz, vient de lancer une nouvelle offre d’assurance-vie organisé autour d’un bonus de fidélité pour les sommes investies sur le fonds en euros.
Depuis le début de l’année, les contrats en unités de compte représenteraient ainsi près de 38 % de la collecte d’assurance-vie. Mais, bien qu’ils soient plus rentables, ces supports seraient aussi plus risqués et n’offrent aucune garantie du capital.
Les fonds euro-croissance
Depuis quelques années, de nouveaux contrats d’assurance-vie sont pourtant en train de voir le jour. Les fonds euro-croissance. Il s’agit de produits mixtes qui pourraient séduire davantage les épargnants recherchant un minimum de sécurité. À mi-chemin entre les fonds euros et les unités de compte, ils offrent la garantie de récupérer l’argent investi, après un délai minimum de 8 ans.
Ces fonds euro-croissance ont été lancé en 2014. Mais ils n’ont pour l’instant pas rencontré le succès escompté. Cependant, la loi Pacte de 2019 (entrée en vigueur en janvier 2020) leur a apporté quelques modifications. Désormais plus simples à comprendre et plus transparents dans le calcul du rendement, les assureurs espèrent qu’ils séduiront de plus en plus d’épargnants.
Pour aller plus loin :
- Comprendre le fonctionnement d’une assurance-vie
- Suivre l’actualité de l’assurance-vie
- Retrouver l’article d’origine sur Les Échos