Assurance-vie : baisse des taux et du pouvoir d’achat

27/02/2019

L'étude de la CLCV sur l'assurance-vie pour 2018 est alarmiste : elle révèle une baisse des taux de rendement mais aussi du pouvoir d'achat des épargnants.
La CLCV regarde les taux de l’assurance-vie à la loupe

Les conclusions de l’étude menée en 2018 par la CLCV (une association nationale de consommateurs et d’usagers) semblent plutôt alarmistes. En effet, ce rapport passe à la loupe les publications faites par les leaders du marché de l’assurance-vie : il révèle ainsi une baisse des taux de rendement mais aussi du pouvoir d’achat des épargnants.

Cette analyse pointe également du doigt les dysfonctionnements du marché de l’assurance vie et son manque de transparence. Aussi la CLCV suggère-t-elle certaines améliorations afin d’y remédier.

Baisse du taux moyen et diminution du pouvoir d’achat des épargnants

En 2017, le taux moyen des produits d’assurance-vie était de 1,83%, alors qu’il devrait se situer pour 2018 à l’entour de 1,7% (perte de l’ordre de 0,10%). Mais c’est sans tenir compte des différents prélèvements dont les épargnants doivent s’acquitter. En effet, une fois les divers frais retenus et les prélèvements sociaux effectués, le taux de rendement net de l’assurance vie n’est plus que de 1,41%, donc bien inférieur au taux moyen de l’inflation de 1.80%.

Le marché de l’assurance-vie s’est scindé en deux parties : d’un côté, les gros contrats proposés essentiellement par les « bancassureurs » ont des taux relativement stables, voire en hausse. De l’autre, les contrats plus pointus qui jusqu’alors étaient performants, voient leur taux affectés d’une baisse allant de 0,10 à 0,20%.

Les différents établissements n’ont pas utilisé les réserves constituées les années précédentes pour maintenir le pouvoir d’achat des épargnants.

Vers une communication des résultats plus transparente

En matière de communication, les établissements financiers ne sont soumis à aucune obligation de publication. Libre à chaque assureur de rendre publiques les informations de son choix. Ainsi, il n’est pas rare de constater que les contrats les plus performants du moment sont cités dans les communiqués de presse, alors que les résultats des anciens produits ou les moins compétitifs sont éludés.

Notons cependant que la Macif a publié l’ensemble des encours de ses contrats, alors que d’autres géants (Aviva, Groupama, Banque Postale) n’ont fourni aucun compte-rendu public.

Curieusement, les souscripteurs d’un même contrat ne bénéficient pas toujours du même taux. Les établissements proposent deux pratiques : des frais de gestion dégressifs pour les uns, et un bonus lié à la détention d’unités de compte pour les autres. Là aussi, force est de constater une politique de communication très floue. Quel taux est réellement communiqué ? Certains donnent le taux de base et les bonus séparément (SwissLife par exemple), d’autres un taux moyen (BNP entre autres). Enfin, des établissements publient taux moyen et taux maximum.

Mais trop rares sont les établissements (Macif, CA Assurances) faisant apparaitre le taux de rendement annuel précédent, afin que les épargnants puissent apprécier l’évolution de ces taux d’une année à l’autre.

Accroitre la mobilité pour moderniser le marché

La CLCV préconise certaines modernisations du marché de l’assurance-vie, afin de l’assouplir et de le rendre plus compétitif et offrir du même coup une plus grande protection aux épargnants.

Ainsi, selon l’association de consommateurs, la transférabilité des contrats d’assurance-vie après 8 années donnerait plus de liberté à bon nombre d’épargnants mécontents et captifs. Cette mesure, ajoutée à la mobilité bancaire, rééquilibrerait les choses, en octroyant plus de moyens de pression aux épargnants, sonnant la fin du pouvoir absolu des établissements sur leurs clients. Enfin, La CLCV plaide en faveur d’une meilleure gouvernance des contrats associatifs.

En résumé, l’enquête de la CLCV sur le rendement des produits du marché de l’assurance-vie a révélé une baisse du taux moyen de rendement pour 2018, entrainant de fait un recul du pouvoir d’achat des épargnants. Cette étude met également en lumière certains aspects de ce marché à améliorer, tels qu’une communication plus harmonieuse de la part des géants de l’assurance-vie, ou encore un assouplissement des conditions de transférabilité de ces dispositifs.

Pour aller plus loin :

  • Retrouver l’article d’origine sur clcv.org