Bourses Mondiales : pourquoi les marchés financiers chutent-ils ?

07/12/2018

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Pourquoi les marchés financiers chutent-ils ?

Avec 5 540,41 points, le CAC 40 a atteint, le 27 septembre dernier sont plus haut-niveau. Mais depuis, il ne cesse de chuter. En deux mois, il a perdu 13,7 % de sa valeur. Même chose du côté des autres principaux indices boursiers de la planète. Le Dax allemand, le Footsie anglais, la Bourse de Milan, le Nasdaq ou encore le Dow Jones. Après avoir connu des pics entre le 21 septembre et le 4 octobre, tous affichent des pertes comprises entre 7 % et 14 %.
Alors que le mois de décembre est habituellement l’un des meilleurs mois de l’année sur les marchés financiers, nous faisons le point sur les raisons qui expliqueraient ces plongeons.

La guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine

Suite aux menaces de Donald Trump, les États-Unis et la Chine s’affrontent, depuis mars dernier, dans une guerre commerciale. Après que les États-Unis aient imposé des droits de douane de 10 % à 25 % sur de nombreux produits chinois, la Chine a riposté en taxant 60 milliards de produits américains. Une situation qui fait craindre le pire aux marchés financiers. Les deux présidents, Xi Jinping et Donald Trump, s’étaient alors rencontrés. Ils avaient décrété une trêve commerciale de 90 jours afin de réorganiser leurs relations commerciales. Mais en vain.

L’arrestation de la directrice financière de la société chinoise Huawei est venue raviver les tensions entre les deux pays. En effet, cette dernière est soupçonnée d’avoir violé les sanctions américaines contre l’Iran, la Syrie et la Corée du Nord. Après avoir demandé sa libération immédiate, le gouvernement chinois à précisé qu’il « prendra toutes les mesures nécessaire » si les États-Unis ne coopéraient pas.

Pour l’heure, l’issue de ce conflit reste incertaine, surtout au vu de la personnalité et du caractère imprévisible de Donald Trump.

Les cours du pétrole

Depuis quelques mois, Donald Trump, Vladimir Poutine et Mohammed ben-Salmane (le prince héritier saoudien), les dirigeants des trois plus gros pays producteurs de pétrole multiplient les annoncent contradictoires. Conséquences : les craintes de surabondance de l’offre et d’un ralentissement de la demande mondiale ont fait chuter les cours du baril d’or noir d’environ 30 %. De quoi affoler les marchés financiers.
La décision de réduire ou non la production de pétrole qui atteint actuellement des records, ainsi que les stocks de brut américains, devra être prise à l’occasion de la réunion de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et de ses partenaires qui va se tenir les 6 et 7 décembre à Vienne.

L’inversion de la courbe des taux courts et des taux longs

Pour la première fois en dix ans, l’écart entre les rendements des bons du Trésor américain à échéance 2 ans et 10 ans est passé à moins de 10 points de base. Cela fait craindre une inversion de la courbe des taux courts et des taux longs. À chaque fois que cela s’est produit, un phénomène de récession s’est produit dans les six mois qui ont suivi.

En effet, en temps normal, les investisseurs exigent des rendements plus élevés dans le cadre de prêts à long terme. L’inverse révèle un manque de confiance des marchés dans l’avenir de l’économie à court terme.

Les incertitudes autour du Brexit

Le divorce entre l’Union Européenne et la Grande-Bretagne a été rendu officiel le 25 novembre dernier. Bien que la Première ministre britannique doit encore faire valider ce Brexit par le Parlement, cette situation inquiète grandement les marchés financiers.
D’autant plus que sa ratification, qui doit avoir lieu le 11 décembre prochain, reste incertaine. En effet, Theresa May a été accusée de chercher à « induire en erreur » les parlementaires en refusant de publier un avis juridique susceptible de renforcer l’opposition au texte.

Le ralentissement de certains secteurs

Depuis quelques mois, certains secteurs semblent être arrivés à saturation. C’est le cas du marché des smartphones. Après avoir fait part de prévisions inférieures aux attentes des analystes, Apple a vu la valeur de son titre chuter de 26 %. De même, en refusant de publier les chiffres de vente de l’iPhone, la marque à la pomme aurait reconnu que le marché mondial des smartphones serait arrivé à maturité. Ce qui limiterait la croissance de ses ventes et plus globalement un ralentissement de la croissance mondiale.

Autre secteur en difficulté, celui de l’automobile. Guerre commerciale sino-américaine, crainte du Brexit, « profit warnings » de plusieurs constructeurs et fournisseurs, nouvelles normes antipollution WLTP… Autant de points qui ont fait naître de nombreuses craintes pour l’avenir économique de ce secteur.

Des ralentissements qui ont des conséquences sur les secteurs des semi-conducteurs. C’est-à-dire les sous-secteurs qui fournissent des composants aux secteurs principaux et qui sont très dépendants de ces industries. Ces derniers ont vu eux aussi, par effet domino, leurs valeurs chuter en bourse.

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