Les Français favorables à l’impôt malgré un « ras-le-bol » fiscal

10/02/2022

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Les Français restent favorables à l’impôt malgré un « ras-le-bol » fiscal

Le consentement à l’impôt reste important en France. C’est ce qu’a révélé le premier baromètre du Conseil des prélèvements obligatoires (CPO), dévoilé mercredi 9 février. Réalisé auprès d’un échantillon représentatif de la population française, il devrait d’ailleurs être renouvelé tous les ans. Et d’après cette première édition, huit Français sur dix considéreraient le paiement des impôts comme un acte citoyen. Pour Pierre Moscovici, président du CPO et premier président de la Cour des comptes, ce résultat est encourageant. Mais, il ressort aussi de ce baromètre un certain « ras-le-bol » fiscal. De nombreux contribuables estimeraient que les prélèvements sont trop élevés et que le système fiscal est peu équitable.

Les cotisations sociales mieux acceptées

Le baromètre du Conseil des prélèvements obligatoires fait émerger un lien fort entre l’utilisation de l’argent public et le civisme fiscal. En effet, plus les Français estiment que l’argent public est bien utilisé, plus le civisme fiscal augmente. Et cela, peu importe le revenu des ménages. Or, 65 % des Français seraient déçus de l’utilisation de l’argent public.

D’un point de vue générale, les trois-quarts d’entre eux trouveraient que les impôts sont trop élevés, manifestant un certain « ras-le-bol » fiscal. Cependant, quand ils sont interrogés sur leur propre niveau d’impôt, ce sentiment n’est plus partagé que par 62 % des Français.

Quant aux cotisations sociales, elles seraient mieux acceptées. Seuls 60 % des Français les jugeraient trop élevées. Un chiffre qui pourrait s’expliquer par le fait que les cotisations sociales présentent une certaine « contrepartie directe ». À savoir le financement de la sécurité sociale.

Un système pas suffisamment équitable

Selon la majorité des Français, le système fiscal ne serait pas juste. Au contraire, il serait même préjudiciable aux classes moyennes et aux ménages les plus modestes. 66 % des contribuables interrogés estimeraient que les ménages aux revenus intermédiaires paieraient trop d’impôts. Ils sont 48 % à penser la même chose pour les ménages les plus modestes. Et seulement 21 % à en dire autant pour les plus aisés.

De même, plus d’un Français sur deux (55 %) jugeraient insuffisante la redistribution des richesses. En revanche, 27 % la trouveraient trop importante et seulement 18 % juste. Enfin, près de 53 % d’entre eux jugeraient les prélèvements sur le patrimoine (droits de succession, taxe foncière, impôt sur la fortune immobilière) trop importants. Alors que 15 % les estiment justes.

Selon le Conseil des prélèvements obligatoires, « la perception d’un système fiscal injuste, soit parce qu’il met trop à contribution les plus aisés, soit parce qu’il ne le fait pas assez, affecte négativement l’acceptation des prélèvements ».

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