Immobilier : les mesures annoncées dans le budget 2025

14/10/2024

Le projet de loi de finances (PLF) pour 2025 a dévoilé les mesures concernant l’immobilier : soutien aux primo-accédants, suppression de l’avantage fiscal pour les bailleurs Airbnb, maintien des aides à la rénovation énergétique. Voici ce qu’il faut retenir.

La crise de l’immobilier, priorité du nouveau gouvernement

Le Premier ministre, Michel Barnier, a dévoilé les mesures fiscales et budgétaires pour 2025. Le logement n’a pas été laissé en marge, mais rien de précis n’a été annoncé. « Dans ce budget 2025 très général, concernant le logement, c’est une mission globale, générique, qui est présentée dont devront s’emparer les différents groupes parlementaires », analyse Loïc Cantin, le président de la Fédération nationale de l’immobilier (FNAIM) pour le quotidien Les Echos.

Pour les experts de l’immobilier, le PLF 2025 comporte très peu d’éléments sur le logement. « Le travail va se faire au Parlement et, contrairement aux batailles sur les sujets de l’augmentation des impôts pour les plus fortunés et pour les grandes entreprises, il peut y avoir un consensus entre parlementaires sur les aides aux primo-accédants et aux investisseurs. Le gouvernement ne devrait pas bloquer les débats jusqu’à un certain niveau d’aides puis il signerait la fin de la récrée », explique Henry Buzy-Cazaux, président fondateur de l’Imsi (Institut du management des services immobiliers).

Extension du PTZ

Parmi les rares mesures développées dans le projet de loi de finances pour 2025, le retour du prêt à taux zéro (PTZ) sur tout le territoire. Malgré sa non-inscription au PLF 2025, faute de temps, la mesure est mentionnée dans le dossier de presse du PLF 2025. Le tir devrait donc être ajusté au cours des débats à venir par le biais d’un amendement. Pour rappel, le PTZ est actuellement limité aux zones tendues

L’extension du PTZ à tout le territoire avait été évoquée par Michel Barnier lors de son discours de politique général devant l’Assemblée nationale. Cette mesure est destinée à desserrer l’étau bancaire. En effet, l’extension du PTZ facilite l’accès au crédit immobilier pour les primo-accédants et pourrait donner un coup de pouce au marché de l’immobilier.

Disparition de la niche fiscale « Airbnb »

Si les primo-accédants sont soutenus par le nouveau gouvernement, les bailleurs, quant à eux, ne sont pas les gagnants du PLF 2025. La « niche Airbnb », en sursis depuis plusieurs mois, est supprimée. Le gain de la disparition de cet avantage fiscal pour les loueurs en meublé permettrait de rapporter 200 millions d’euros aux pouvoirs publics. Une décision dans la droite lignée de la volonté de redressement budgétaire annoncée par Michel Barnier.

La suppression sera probablement entérinée au parlement par l’intermédiaire de la loi transpartisane Le Meur, aussi appelée « loi anti-Airbnb ». Cette loi a pour objectif de réguler les meublés de tourisme en zones tendues. En raison de la dissolution de l’Assemblée nationale, elle n’avait pas été votée. Elle devrait être réexaminée prochainement.

En supprimant le régime fiscal avantageux pour les meublés de tourisme, le gouvernement entend remettre sur un pied d’égalité les régimes fiscaux de la location nue et de la location meublée. Si ce coup de rabot sera insuffisant pour endiguer la crise du logement, le gouvernement espère qu’elle initiera un rééquilibrage du marché locatif.

Loi Pinel en sursis

Autre mauvaise nouvelle pour les bailleurs : la fin du dispositif de défiscalisation Pinel. Si le sujet n’a pas été évoqué dans la présentation du budget 2025, aucun successeur au Pinel n’a été envisagé. Le dispositif, qui a connu un succès auprès des investisseurs particuliers, doit s’éteindre le 31 décembre 2024. « Le Pinel actuel ne fait plus recette. Je ne vois pas de raison qu’il fonctionne mieux l’année prochaine. Ce type d’aide ne correspond plus du tout à la vision de l’Etat », commente Loïc Cantin.

Autre mesure qui n’apparaît pas dans le budget : l’exonération des droits de donation ou de succession pour l’achat d’un logement neuf. Une mesure, envisagée par le gouvernement, qui serait temporaire. Les professionnels de l’immobilier neuf restent confiants et envisagent son introduction par amendement.

Rénovation énergétique : maintien des aides

L’objectif de redressement budgétaire visé par le gouvernement Barnier ne vient pas amputer les sommes allouées au plan de rénovation énergétique. Le dispositif d’aides à la rénovation énergétique pour les particuliers MaPrimeRénov est maintenu dans le budget pour l’année à venir.

Toutefois, le Premier ministre, lors de son discours de politique générale, s’est dit prêt à revoir le calendrier d’interdiction à la relocation des passoires thermiques, mais aussi une simplification du diagnostic de performance énergétique. Les débats parlementaires devraient apporter plus de précision sur les mesures dédiées au logement.

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