Déclaration des revenus : les nouveautés pour 2022

08/04/2022

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Déclaration des revenus : les nouveautés pour 2022

Le coup d’envoi de la campagne de déclaration des revenus a été donné le 7 avril. Les contribuables ayant opté pour la déclaration papier ont jusqu’au 19 mai pour la renvoyer par courrier. Pour ceux qui préfèrent la faire en ligne, la date limite va dépendre de leur département de résidence. Le mardi 24 mai 2022 pour les habitants des départements 01 à 19 ; le mardi 31 mai 2022 pour les personnes vivant dans les départements 20 à 54, et le mercredi 8 juin 2022 pour les autres départements. Et comme chaque année, le gouvernement a mis en place quelques nouveautés.

Revalorisation du barème kilométrique

Face à la flambée des prix des carburants, le gouvernement a décidé de donner un petit coup de pouce aux contribuables qui utilisent régulièrement leur voiture ou leur deux-roues motorisé pour aller travailler. Le barème des indemnités kilométriques a ainsi été revalorisé de 10 %.

Cette mesure vise essentiellement « le cœur de la classe moyenne ». Les 4,3 millions de foyers qui déduisent leurs frais kilométriques de leur revenu imposable devraient ainsi économiser en moyenne 150 euros.

De même, à partir de 2023, le gouvernement envisagerait d’introduire une indexation automatique du barème kilométrique. Cela permettrait de mieux prendre en compte l’évolution du coût de possession d’un véhicule.

Prolongation de la « prime Macron »

La prime exceptionnelle de pouvoir d’achat, dite « prime « Macron », avait été instaurée en fin 2018 en réponse à la crise des « gilets jaunes ». Face au contexte actuel, le gouvernement a décidé de la prolonger.

Elle sera versée aux salariés gagnant moins de trois fois le montant du smic entre le 1er juin 2021 et le 31 mars 2022. Il s’agit notamment des travailleurs de la « deuxième ligne », particulièrement impliqués pendant la crise sanitaire. À savoir ceux exerçant des activités de commerce ou de service et exposés à un risque sanitaire direct.

Cette prime est exonérée d’impôt sur le revenu, à hauteur de 1 000 euros. Dans les entreprises qui ont mis en place un accord d’intéressement ou ont conclu un accord de valorisation des métiers des travailleurs de la deuxième ligne, ce plafond d’exonération est de 2 000 euros.

Maintien du plafond des dons « Coluche »

La loi de finances pour 2022 a prolongé le plafond de la réduction fiscale des dons « Coluche », à 1 000 €, jusqu’au 31 décembre 2023.

Pour rappel, ces dons sont ceux versés au profit d’associations qui aident les plus démunis ou les victimes de violences domestiques. Comme Les restos du Cœur, la Croix-Rouge, le Secours catholique… Ils donnent droit à une réduction d’impôt correspondant à 75 % des dons versés. Jusqu’en 2020, ce plafond était fixé à 552 euros. Mais, suite à la crise sanitaire, il était passé, à titre exceptionnel, à 1 000 euros pour l’imposition des revenus de l’année 2020.

À noter qu’au-delà de 1000 euros, l’excédent retombe dans le régime de droit commun avec une réduction d’impôt de 66 %.

Un crédit d’impôt pour un premier abonnement à la presse

Les contribuables qui se sont abonnés, pour la première fois, à un titre de presse, d’information politique ou générale, en version papier ou numérique, pourront bénéficier, sous certaines conditions, d’un crédit d’impôt égal à 30 % du coût de l’abonnement.

Pour cela, l’abonnement doit être souscrit entre le 9 mai 2021 et le 31 décembre 2022, pour une durée de 12 mois minimum. Les abonnements souscrits en 2021 et déclarés en 2022 ne seront soumis à aucune condition de revenus. En revanche, pour les abonnements souscrits en 2022 et déclarés en 2023, les revenus annuels du foyer ne devront pas dépasser 24 000 euros pour une part de quotient familial, majoré de 6 000 euros par demi-part supplémentaire.

Une réduction fiscale pour l’installation d’une borne de recharge de voiture électrique

C’est une autre nouveauté de cette année. L’acquisition et la pose d’un système de charge pour véhicule électrique ; effectuées entre le 1er janvier 2021 et le 31 décembre 2023 ; donnent droit à un crédit d’impôt. Ce dernier est égal à 75 % du montant des dépenses, dans la limite de 300 euros par système de charge.

Tous les contribuables domiciliés en France, quel que soit le niveau de leurs revenus, peuvent en bénéficier. Peu importe, qu’ils soient propriétaires, locataires ou hébergés à titre gratuit. De même, l’installation peut concerner aussi bien une habitation principale, qu’une résidence secondaire.

Les installations réalisées entre 2019 et 2020, puis payées en 2021, sont concernées par le crédit d’impôt transition énergétique. Ce dernier est aussi égal à 75 % du montant des dépenses, dans la limite de 300 euros par système de charge. En revanche, il ne concerne que les propriétaires ayant effectué des travaux dans leur habitation principale achevée depuis plus de deux ans.

Augmentation du plafond pour le forfait « mobilités durables »

Depuis mai 2020, les employeurs peuvent verser à leurs salariés venant travailler en transports non polluants, un forfait « mobilités durables ». Ce dernier doit leur permettre de prendre en charge, tout ou partie, de leurs frais de déplacements domicile travail en vélo, trottinette électrique ou covoiturage.

Ce forfait était exonéré d’impôt sur le revenu dans la limite de 400 euros par an et par salarié. La loi de finances 2021, avait ensuite monté ce plafond à 500 euros.

Mais, depuis le 25 août 2021, il est de 600 euros en cas de cumul avec le remboursement partiel d’un abonnement de transport en commun ou de vélo en libre-service.

Reconduction de l’exonération des frais de télétravail

De nombreux salariés ont encore dû avoir recours au télétravail en 2021. Le gouvernement a donc décidé de reconduire plusieurs mesures devant leur permettre de déduire de leur impôt sur le revenu les frais et allocations liés à ce télétravail.

Ainsi, pour la deuxième année consécutive, les allocations visant à couvrir les frais de télétravail (prime, indemnité, remboursement forfaitaire, frais réels) et versées directement par l’employeur sont exonérées d’impôt dans la limite de 2,50 euros par jour, 55 euros par mois et 580 euros par an.
Il est aussi possible de déduire les frais professionnels, engagés au titre du télétravail, à hauteur des mêmes montants.

Exonération de la prime inflation

Le gouvernement a également précisé que la prime inflation de 100 euros n’est pas imposable. Elle avait été versée aux salariés, indépendants, retraités, bénéficiaires du RSA ou de l’allocation adultes handicapés gagnant moins de 2 000 euros net par mois. L’objectif était de leur permettre de faire face à la hausse des coûts de l’énergie et des carburants.

Cette aide ne rentrera donc pas dans le calcul de l’impôt sur le revenu. Ni dans les conditions de ressources pour bénéficier des aides sociales.

Enfin, les contribuables ; ayant un ou plusieurs enfants scolarisés au collège ou au lycée ; pourront réaliser à la fin de leur déclaration de revenus en ligne, une simulation pour vérifier leur éligibilité au dispositif de la bourse scolaire. La création de ce simulateur fait suite au constat selon lequel « les gens qui déclaraient des enfants ne demandaient pas à obtenir les bourses scolaires auxquelles ils ont droit ».

Pour aller plus loin :