Crédit immobilier : la reprise se confirme

17/07/2024

Malgré des volumes octroyés encore faibles, la timide reprise de production de crédits immobiliers a entraîné un regain d’intérêt des acheteurs, au moment où les conditions de financements s’améliorent. Tous les voyants sont donc au vert pour une reprise du marché de l’immobilier.

Le marché des crédits a franchi son point de retournement

Le crédit immobilier revient en force malgré des signes de convalescence. C’est le bilan du deuxième trimestre 2024 selon le baromètre Crédit Logement/CSA. Publié mardi 16 juillet, le dernier baromètre confirme que le point de retournement a été franchi. « Le marché repart, mais les plaies ne sont pas refermées », souligne Michel Mouillart, responsable de l’Observatoire.

Concrètement, la production de crédits immobiliers au deuxième trimestre a bondi de 44,2 %. Mais la tendance globale de la production des prêts est en chute de 25,5 % au deuxième trimestre, en rythme annuel. Toutefois, il s’agit d’une amélioration si on considère la baisse de 41 % de l’an dernier à la même période. « La reprise est spectaculaire, mais avec un effet de base très faible. La chute fut belle, et la remontée est lente », analyse Michel Mouillart.

Une reprise portée par l’immobilier ancien

Cette reprise s’explique en partie par le changement d’attitude des banques suite à la baisse des taux annoncée par la Banque Centrale Européenne (BCE). « Avec la chute de l’inflation, c’est aussi la première fois depuis trois ans que les taux d’intérêt réels redeviennent positifs », souligne Michel Mouillart. Autrement dit, il devient à nouveau rentable pour les banques de prêter.

Les ménages aisés en profitent et saisissent les bonnes affaires, contribuant au rebond du marché de l’immobilier. Ainsi, l’immobilier ancien représente les deux tiers des crédits octroyés. Du fait de la baisse des prix de vente, la solvabilité des acquéreurs est meilleure dans l’ancien. En 2023, le prix du bien acquis représentait 4,7 années de revenus, contre 4,5 années actuellement, accompagné d’une part croissante d’apport personnel.

L’immobilier imperméable au contexte politique actuel ?

Ces derniers mois, les professionnels restaient dubitatifs quant à une franche reprise du marché de l’immobilier. La dissolution de l’Assemblée nationale et l’incertitude politique persistante suite aux élections législatives auraient pu freiner la reprise. Cependant, les chiffres du dernier baromètre Crédit Logement/CSA confirment l’imperméabilité du marché de l’immobilier aux actualités politiques.

En réalité, les derniers événements politiques n’ont pas directement impacté le marché, car les investisseurs estiment que le risque a déjà été pris en compte dans les modèles économiques. En effet, les banques tiennent compte des scénarios de dégradation de la situation d’endettement de la France. S’ils se concrétisaient, ces derniers viendraient, par ricochet, augmenter les coûts de refinancement des banques françaises et donc élever le coût global du crédit immobilier. Pour rappel, le crédit immobilier intègre un coût de refinancement qui correspond au taux auquel les banques empruntent auprès de la BCE. Étant déjà intégrée aux modèles de calcul de coût actuels, cette situation, si elle se concrétisait, n’aurait que peu d’impact sur le coût réel du crédit.

Actuellement, les taux d’intérêt des crédits immobiliers restent sous la barre des 4 %. Ils affichent respectivement : 3,65 % pour un prêt sur 15 ans, 3,75 % sur 20 ans et 3,85 % sur 25 ans. Dans ses projections, l’Observatoire reste plutôt optimiste et prédit une production de crédit autour de 150 milliards d’euros pour cette année. Il met la barre encore plus haut l’année prochaine en tablant sur une production de 165 ou 170 milliards d’euros.

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