En 2024, la hausse du salaire moyen du secteur privé a été deux fois supérieure à l’inflation, +2,8 %. Alors que les prix à la consommation se stabilisent, la tendance risque d’être au ralentissement pour 2025. Analyse.
2024, l’année du rattrapage de l’inflation
Bonne nouvelle pour les salariés du secteur privé. Les hausses de salaire appliquées en 2024 ont permis de rattraper l’inflation. La perte de pouvoir d’achat, qui a été durement ressentie ces deux dernières années, est désormais de l’histoire ancienne.
Sur un an, l’indice du salaire mensuel de base (SMB) de l’ensemble des salariés du secteur privé a augmenté de 2,8 % à la fin 2024. Ces données, publiées par la Dares, service statistique du ministère du Travail, montrent que la hausse des salaires a été deux fois supérieure à celle des prix à la consommation sur une année. Pour être plus précis, la hausse du pouvoir d’achat des salariés est estimée à 1,6 % en euros constants sur la même période.

Si cette hausse est une véritable bulle d’air pour les Français, les gains ne compensent pas complètement les pertes cumulées en 2022 et 2023. Autrement dit, la perte de pouvoir d’achat reste réelle par rapport à 2021, mais elle se stabilise.
Hausse de salaire : les disparités perdurent
Le salaire de base des ouvriers et employés enregistre une plus forte progression que la moyenne, 2,9 % vs. 2,8 %. Il faut donc se méfier des moyennes. Ainsi, le SMB n’a pas augmenté à la même vitesse pour tous en 2024. Une fois de plus, ces dernières cachent des disparités en fonction des catégories socio-professionnelles. Pour les ouvriers, la hausse est de 1,9 % en euros constants, alors qu’elle est de 1,5 % pour les employés et les professions intermédiaires. Les cadres sont les grands perdants avec seulement 1,4 %. Toutefois, il ne faut pas oublier que le SMB ne tient pas compte des primes et des heures supplémentaires payées. Or, ces compléments peuvent considérablement changer la donne.
Autre paramètre de disparités important : le secteur d’activité. L’évolution des salaires n’est pas égale dans tous les domaines. Dans la construction, le SMB a progressé de 1,3 % en euros constants, contre 1,5 % dans le tertiaire et 2,1 % dans l’industrie. Ces différences s’expliquent notamment par le contexte plus ou moins difficile de recrutement.
Quid de 2025 ?
Selon les estimations de l’Insee, l’inflation sera autour de 1,1 % au premier trimestre 2025. Par conséquent, les salaires devraient également progresser cette année encore. Toutefois, il faut s’attendre une hausse moins importante qu’en 2024.
Selon l’Institut, ce ralentissement est causé par « l’absence de revalorisation automatique du SMIC au 1er janvier, du fait de son anticipation en novembre, et de la prise en compte du ralentissement des prix dans les négociations annuelles obligatoires ». La conjoncture économique incertaine et l’instabilité des relations internationales ne permettent pas aux entreprises d’être plus généreuses dans les mois à venir.
Pour aller plus loin :
- Lire la publication de la Dares
- S’informer en matière d’Inflation
- Retrouver l’article d’origine sur Les Echos