Immobilier : les villes qui attirent les locataires

24/02/2025

La crise du logement crée des tensions sur le marché locatif français. Face à la difficulté de trouver un logement dans les métropoles, les locataires jettent leur dévolu sur d’autres communes plus abordables. Le point sur la situation.

Une moyenne de 13,5 candidatures par annonce

L’accession immobilière n’est pas le seul rouage grippé du marché immobilier. Par ricochet, le marché locatif est également au point mort. Les jeunes qui ne peuvent pas accéder à la propriété se rabattent sur le locatif en attendant une amélioration des conditions d’octroi de prêt. Conséquence, le marché locatif explose, notamment dans les grandes villes françaises.

La baisse du pouvoir d’achat, accentuée ces dernières années, est la principale cause de l’incapacité des jeunes actifs à devenir primo-accédants. Les loyers de plus en plus élevés pèsent davantage sur le budget des ménages. Selon l’agence immobilière Manda, la moyenne d’âge des locataires français est actuellement de 34 ans. « L’âge moyen des locataires est aujourd’hui similaire à celui des primo-accédants », souligne Eytan Koren, cofondateur de la plateforme de gestion, au quotidien les Echos. Autre conséquence directe de la difficulté à se loger : l’allongement de la durée de vie dans le foyer parental.

Si, ces derniers mois, la tension locative entame un relâchement, il ne faut pas s’y fier. La demande locative est toujours plus faible au 4e trimestre. Globalement, en 2024, la demande reste historiquement élevée, avec une moyenne de 13,5 candidatures par annonce.

Les villes qui ne connaissent pas la crise

En première place du podium des villes à la plus forte tension locative, Paris enregistre 44 candidatures par annonce. Ce chiffre souligne la compétition très serrée pour un logement dans la capitale. Toutefois, il est en baisse de 46 % par rapport à 2023. Les étudiants se tournent désormais vers la périphérie pour trouver une location.

Ainsi, la demande locative à Clichy est en hausse de 30 %, avec 64 candidatures par annonce. Rosny-sous-Bois est de plus en plus convoité, avec +132 % et 18 candidatures par annonce. D’autres villes émergent également de la grande couronne, telles qu’Argenteuil. Les travaux d’extension des lignes de métro et le Grand Paris favorisent les déplacements de population vers des zones plus éloignées du centre et plus accessibles économiquement.

Bordeaux reste aussi très convoitée par les locataires, malgré la hausse des loyers. Le nombre moyen de candidatures par annonce a enregistré une hausse de 79 % en un an, soit 10 candidatures de + par annonce. L’accessibilité des logements, en comparaison à Paris et Lyon, est une des raisons de son succès, notamment auprès des étudiants.

Nice et Marseille occupent la troisième place du podium des villes qui ne connaissent pas la crise. De plus en plus dynamique, Marseille reste encore abordable. En un an, le nombre de candidatures à la location a bondi de 34 %. Ce sont davantage les actifs trentenaires qui se tournent vers la Cité phocéenne. Nice, à l’inverse, subit une désertion des locataires en raison du coût trop élevé. La demande se tourne donc vers la périphérie, bien plus abordable.

D’autres villes étudiantes, comme Rennes, Toulouse et Montpellier, n’ont rien perdu de leur attractivité. Avec une moyenne de 12 candidatures par annonce, la tension locative persiste malgré une baisse de la demande sur un an (-15 % à -30 % selon la ville). « L’asymétrie est encore largement assez importante », explique le cofondateur de Manda.

La réorganisation de la demande locative favorise désormais d’autres métropoles françaises moins prisées que la capitale. Toutefois, les tensions demeurent géographiquement concentrées. En effet, les bailleurs notent un taux très faible de rotation et de vacance locative. La course au logement risque donc de se poursuivre en 2025.

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