Immobilier : le pire est-il vraiment derrière nous ?

05/09/2024

Annoncée depuis le printemps, la lente baisse des taux d’intérêt et le contexte politique instable viennent ralentir la reprise du marché immobilier.

Pour comprendre quels facteurs ont impacté le marché en 2024 et quelles sont les perspectives pour le second semestre, l’expert immobilier Se Loger-Meilleurs Agents a publié une analyse du marché immobilier en 2024. Ses conclusions sont encourageantes : le pire est derrière nous.

Une reprise du marché de l’immobilier s’amorce

L’année 2024 marquera la fin de trois années de chute des volumes de transactions immobilières. C’est le constat fait par Se Loger-Meilleurs Agents dans son analyse, publiée en ce mois-ci. Les volumes des transactions se sont stabilisés au cours de l’été. Les experts envisagent donc une accalmie dans la baisse amorcée en début d’année. Les estimations portent le nombre de transactions à 771 000 pour la fin 2024, en recul de 11 % par rapport à décembre 2023. La reprise en demi-teinte sur le premier semestre s’explique aussi par l’évolution des prix de l’immobilier. Au même titre que les volumes, la baisse des prix connaît un ralentissement notable au cours des derniers mois. En avril 2024, ils ont atteint leur rythme de baisse le plus fort, avec -3 % contre -1,3 % au 1er septembre 2024.

Ces indicateurs permettent aux experts de SeLoger-Meilleurs Agents d’estimer que « le pire est désormais derrière nous » . « Cette tendance à la stabilisation se confirme également dans tous les segments et dans la plupart des grandes villes françaises. Cette accalmie est même observée dans 63 % des petites et moyennes villes de France », rapporte le communiqué. La capitale française, qui accuse généralement les premiers signes de retournement du marché immobilier, a subi sa plus forte baisse des prix depuis le début du siècle : -14,2 % sur l’ensemble depuis 2020. Le prix moyen à Paris est désormais 9 293€/m², contre 11 000 €/m² au premier trimestre 2020.

La hausse du pouvoir d’achat, un moteur essentiel

« L’année 2024, derrière un apparent statu quo, voit se dessiner une dynamique positive avec un regain de pouvoir d’achat immobilier pour les ménages français. Le rebond de la demande et la stabilisation de l’offre que nous constatons, après 3 ans de hausse, laissent entrevoir de nouvelles perspectives pour le marché immobilier », explique Dr. Thomas Lefebvre, vice-président Data de SeLoger et Meilleurs Agents. La hausse des revenus, liée à l’inflation, joue un rôle majeur dans la reprise. La baisse des prix de l’immobilier, conjuguée à une légère baisse des taux d’intérêt, a permis aux acheteurs de gagner en pouvoir d’achat immobilier. Cette évolution a permis de compenser plus du tiers de la perte de pouvoir d’achat qui avait été enregistrée entre janvier 2022 et décembre 2023. Désormais, les acheteurs peuvent acquérir 4m² de plus qu’en décembre 2023.

La hausse du pouvoir d’achat des acheteurs, boostée par la revalorisation des salaires en juillet dernier, devrait poursuivre son influence sur l’évolution de la demande. Après avoir atteint son point le plus bas à la fin de l’année 2023, la demande a enregistré un fort rebond au printemps 2024. Les experts SeLoger notent que ce pic a plusieurs causes : la perspective du relâchement de la politique monétaire de la BCE et un effet saisonnier. Ainsi, le niveau de la demande 2024 est désormais comparable à celui de l’année passée. Autre point à noter : le phénomène n’est pas isolé et l’apparition de nouveaux acheteurs s’observe dans toutes les grandes villes et sur tous les segments du marché de l’immobilier.

Si la demande est au rendez-vous, l’offre de biens immobiliers à vendre, se stabilise laissant entrevoir un rééquilibrage entre l’offre et la demande.

2025 : le grand tournant

Dans son analyse, SeLoger-Meilleurs Agents annonce que ces tendances de fond observées en 2024 devraient se poursuivre jusqu’en 2025. Pour s’assurer d’une réelle reprise du marché, les taux directeurs de la BCE constituent l’indicateur-clé. Ils devraient poursuivre leur baisse, donnant plus de marge de manœuvre aux établissements bancaires. Les experts estiment qu’au rythme actuel la barre symbolique des 3 % devrait être atteinte au premier semestre 2025. Cette tendance, si elle se confirme, associée à la hausse des revenus des futurs acheteurs, permettrait de relâcher la pression sur l’octroi des crédits immobiliers.

« Ce regain devrait permettre une reprise de la demande, avec un rebond au moins aussi fort que cette année et initier un nouveau cycle haussier des prix. D’ici là fin de l’année 2025, nous anticipons une légère hausse des prix de +2 % et un total de 900 000 transactions », indique Dr. Thomas Lefebvre. Ainsi, malgré une baisse de la demande prévue à la fin 2024, tendance saisonnière oblige, la reprise du marché au printemps 2025 sera plus forte, selon l’analyse de SeLoger. Ce phénomène sera soutenu par la baisse des taux d’intérêt, accompagné d’une offre stable et plus attractive.

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