L’impact de la guerre en Ukraine sur les marchés financiers

26/02/2022

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L’impact de la guerre en Ukraine sur les marchés financiers

Alors que les investisseurs misaient sur un règlement diplomatique, l’armée russe a finalement envahi l’Ukraine, jeudi 24 février au matin. Un scénario jusque-là inenvisageable qui a provoqué un vent de panique sur les marchés financiers. Ces derniers, qui n’étaient pas préparés à cette situation, ont rapidement dévissé. En première ligne, les places boursières européennes ont chuté jusqu’à – 5 %. L’indice Euro Stoxx 50 a perdu 3,6 %. Le CAC 40 a cédé 3,8 % et le Dax 40 a abandonné 4 %. Wall Street a pour sa part réussi à rebondir rapidement grâce aux valeurs technologiques et à l’annonce de nouvelles sanctions. Ainsi, le Nasdaq a regagné 3, 4 % et le S&P 500, près de 1,5 %.

Les craintes de stagflation ravivées

24 heures après le début de l’offensive russe contre l’Ukraine, les principaux indices boursiers se sont retrouvés en territoire de contraction. Soit une baisse de 10 % par rapport à leur plus haut historique. L’indice Euro Stoxx 50 a reculé de 13 %. Le S&P 500 a perdu 11 %. Quant au Nasdaq il a cédé 20 %. Un recul qui l’a fait entrer, pour la première fois depuis mars 2020, en « bear market ». C’est-à-dire dans une période où les baisses des prix persistent.

De même, les prix du pétrole et du gaz se sont envolés. La Russie étant l’un des principaux fournisseurs des pays européens, le risque d’une crise énergétique a ravivé les craintes en Europe de « stagflation ». Il s’agit d’une situation économique caractérisée par une inflation grandissante et une croissance très faible, voire nulle.

Comme l’ont expliqué les experts d’Amundi Institute, le leader européen de la gestion d’actifs, alors que les banques centrales luttaient contre l’inflation, cette invasion de l’Ukraine par la Russie vient ajouter de l’incertitude aux perspectives mondiales. « L’impact du conflit russo-ukrainien se fait principalement ressentir sur la confiance et via les prix des matières premières dans un environnement inflationniste déjà chaud. Le risque de stagflation à l’échelle mondiale est maintenant plus élevé ».

Les actifs russes non épargnés

Mais les actifs russes seraient finalement les plus affectés. En effet, les États-Unis et l’Union européenne ont annoncé plusieurs sanctions visant à étouffer l’économie russe.

Le 25 février, la Bourse de Moscou s’est ainsi effondrée de 40 %, soit 260 milliards de dollars de capitalisation effacés, et l’indice RTS a chuté de 49 %. Quant au rouble, il poursuit sa dégringolade. Vendredi dernier, il a atteint son plus bas historique, s’échangeant en journée à 90 face au dollar.

En ce qui concerne les taux de rendements des emprunts d’État russes en rouble, ils ont également augmenté d’environ 4 points. Le taux à 10 ans est ainsi passé à 15,2 % et le taux à 2 ans à 14,9 %. Des niveaux qui peuvent s’avérer stressant pour la Russie.

Les marchés gardent espoir

Bien que la situation puisse basculer à tout moment, les marchés financiers gardent espoir. Ils misent notamment sur les négociations qui doivent avoir lieu entre la Russie et l’Ukraine. Les indices boursiers européens ont ainsi rebondi et clôturé la semaine dernière à la hausse. Le CAC 40 a augmenté de 3,6 % et l’Euro Stoxx 50 a progressé de 3,7 %. Même tendance aux États-Unis où l’indice S&P 500 a progressé de 1,7 % à la clôture des Bourses européennes.

Concernant la volatilité, celle-ci aurait également diminué. Le Vix, l’indicateur de volatilité du marché financier américain, aurait reculé de 8 % à 27,9 %.

De même, les rendements des taux d’emprunts d’États américains et allemands qui s’étaient resserrés jeudi, ont finalement rebondi. Ils ont respectivement augmenté de 1,98 % et 0,22 % pour les échéances 10 ans. Enfin, l’or est repassé sous les 1 900 dollars l’once et les cours du pétrole ont baissé de près de 2 % à 93,60 dollars le baril de Brent.

Quant aux marchés financiers russes, ils ont eux aussi rebondi en fin de semaine. Les indices RTS (en rouble) et MOEX (en dollar) ont respectivement repris 26 % et 20 % et le rouble s’échangeait à 82,90 face au dollar après avoir atteint son plus bas historique de 90.

Des chiffres optimistes, mais qui restent très fragiles. Effectivement, tout va dépendre des négociations entre Moscou et Kiev et de la suite des événements.

Pour aller plus loin :

  • Retrouver l’article d’origine sur L’Agefi