Pour la huitième fois en un an, la Banque centrale européenne (BCE) a réduit ses taux directeurs. Sa présidente a assuré que la BCE était « en bonne position », laissant entendre que le cycle baissier toucherait prochainement à sa fin.
Huitième baisse des taux directeurs

Nouvelle baisse des taux directeurs. Sans surprise, Christine Lagarde, la présidente de la BCE, a annoncé une nouvelle baisse des taux directeurs d’un quart de point. Il s’agit de la huitième baisse en un an. À compter du 11 juin, le taux de dépôt se fixe à 2 %, le taux de facilité de refinancement à 2,25 % et le taux de facilité de prêt marginal à 2,4 %.
La surprise ne réside donc pas dans cette nouvelle vague baissière, mais dans le fait qu’il pourrait s’agir de la dernière. « Au niveau actuel des taux d’intérêt, nous arrivons à la fin d’un cycle de politique monétaire qui répondait à des chocs cumulés, dont le Covid-19, la guerre en Ukraine et la crise énergétique », a déclaré Christine Lagarde.
Fin d’un cycle de politique monétaire ?
Contexte
Si le combat contre l’inflation n’est pas encore totalement gagné, la victoire est en bonne voie. La hausse des prix en zone euro a été enregistrée à 1,9 % au mois de mai. Les prévisions des économistes concernant l’évolution de l’inflation sont également optimistes : 2 % en 2025, 1,6 % en 2026 et 2 % en 2027. L’objectif des 2 % fixée par la BCE est donc atteint.
Toutefois, l’inflation n’est malheureusement pas la seule variable de la croissance européenne. La hausse des droits de douane imposée au monde entier par le président américain pourrait impacter durablement la situation économique de la zone euro :
- L’affaiblissement du dollar, qui s’établit à 1,14 euro, réduit le coût des importations en Europe.
- Le marché chinois, privé de débouchés aux Etats-Unis, pourrait se rabattre sur l’Europe et inonder le continent de produits à bas coûts.
Enjeux
Désormais, face à cette situation incertaine, toute la question pour la BCE est : où placer le curseur du loyer de l’argent ? Les prochaines décisions de la BCE dépendront très certainement de l’évolution des négociations entre Washington et Bruxelles et donc des droits de douane imposés.
Malgré cet épais brouillard, la présidente de la BCE s’est montrée fermement rassurante. Lors de la conférence de presse, elle a répété à plusieurs reprisses que la BCE était « bien placée » pour s’adapter aux chocs potentiels. Tout en affirmant qu’il pourrait y avoir de bonnes surprises côté croissance. Un discours qui a plutôt eu l’effet d’une douche froide sur les places boursières. « Ces propos signalent surtout que la BCE ne voit pas d’urgence à abaisser à nouveau ses taux en juillet », analyse Carsten Brzeski, chez ING pour le quotidien Les Echos.
Inflation : les différents scénarios envisagés
Les prochaines décisions de la BCE dépendent donc de plusieurs variables difficilement prévisibles. Cependant, les experts envisagent plusieurs scénarios selon l’évolution de l’inflation :
- Si l’inflation reste stable, la BCE réagira en fonction des conséquences de la hausse (ou non) des droits de douane.
- Si l’inflation continue de reculer, la croissance pourrait être impactée, ce qui obligerait la BCE à intervenir.
Ce qu’il faut retenir
- La BCE a baissé les taux directeurs pour la 8e fois.
- Il pourrait s’agir de la dernière baisse de l’année.
Pour aller plus loin :
- Pour approfondir la décision de la BCE, lire le communiqué de presse.
- Suivre l’actualité des Marchés Financiers
- Retrouver l’article d’origine sur Les Échos