
Les pensions de retraite complémentaire ne seront pas revalorisées au 1er novembre 2025, faute d’un accord entre les partenaires sociaux. Alors que le projet de loi de finances pour 2026 prévoit de geler les pensions de retraite, les retraités vont d’ores et déjà devoir se serrer la ceinture faute de révision du montant de leur complémentaire. Explications.
Gel exceptionnel des pensions de retraite complémentaire
Pas d’accord, pas de revalorisation. C’est la conclusion de la réunion des partenaires sociaux de l’Agirc-Arcco, vendredi 17 octobre. Les pensions de retraite complémentaire, généralement indexées sur l’inflation, seront donc gelées jusqu’en novembre 2026.
Alors que l’inflation est estimée à 1 % en 2025 et 1,3 % en 2026, les retraités vont subir une perte de pouvoir d’achat. Ce gel est exceptionnel. Généralement, les partenaires sociaux conviennent régulièrement de faire progresser les pensions de retraite complémentaire.
Discorde entre patronat et syndicats
Cette décision découle d’un désaccord entre le patronat et les syndicats, censés convenir de la revalorisation. Chaque camp renvoie la faute à l’autre. « Le patronat s’est entêté sur sa position de sous-indexation excessive des pensions. Cette absence de mesure […] a conduit au blocage », a expliqué le numéro deux de la CFDT, Yvan Ricordeau, dans un communiqué.
Côté Medef, on argumente que la suspension des retraites prévue dans le projet de loi de finances pour 2026 « crée une incertitude forte sur l’équilibre à moyen terme du régime ». De ce fait, « le contexte de forte dégradation des finances publiques appelle à des mesures de maîtrise de la dépense sociale », explique-t-on.
Une indexation de 0,2 % « soutenable »
Selon les règles de pilotage du régime de l’Agirc-Arcco, les pensions complémentaires peuvent être augmentées entre 0,2 % et 1 % à partir de novembre. Le désaccord entre les parties est né de ce constat. Le patronat, prudent, plaidait pour une revalorisation de 0,2 %, tandis que les syndicats souhaitaient une hausse des pensions dans le haut de la fourchette.
« Les organisations patronales n’ont pas respecté les règles de la gestion paritaire, c’est inacceptable », s’indigne Gérard Mardiné de la CFE-CGC. Dans leurs décisions, les partenaires sociaux sont tenus de se projeter sur 15 ans et de veiller à maintenir un niveau de réserves équivalant à 6 mois de pensions complémentaires. Selon les syndicalistes, même avec un gel des pensions de retraite, une hausse de 1 % des complémentaires est soutenable.
Outre l’impact sur le budget des retraités, le désaccord entre les partenaires sociaux met en avant les failles du système de gestion, « au moment où il est question de confier plus de responsabilités aux partenaires sociaux dans la gestion des retraites », souligne Yvan Ricordeau de la CFDT.
Ce qu’il faut retenir
- Les pensions de retraite complémentaire ne seront pas revalorisées jusqu’au 1er novembre 2026.
- Le désaccord survenu entre le patronat et les syndicaux souligne les obstacles à une gestion déléguée des retraites complémentaires.
Pour aller plus loin :
- Pour approfondir, lisez le communiqué de presse d’Agirc-Arcco,
- S’informer en matière de Retraite,
- Retrouver l’article d’origine sur Les Échos.
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